SOMMAIRE EQUITATION EN AMAZONE
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SOMMAIRE EQUITATION EN AMAZONE

 

 

 

 

HISTOIRE

Dans la nouvelle rubrique d'Histoire vous trouverez quelques réflexions utiles sur la technique ou le matériel touchant directement la monte en amazone. Ce sont les lectrices qui me transmettent leurs recherches et leur travail.

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QUAND LES FEMMES ONT COMMENCE A MONTER A CHEVAL

Aubert, "Equitation des dames", paru en 1842: "Depuis un tems immémorial les dames françaises ont monté à cheval, mais à la manière des hommes; ce qui était à la fois disgracieux et inconvenant (...) Quant à l'habit de cheval, il était boutonné par devant de haut en bas et avait à peu prèsla forme d'une soutane de prêtre; on déboutonnait cet habit par le bas au moment de se mettre à cheval sur une selle d'homme et à califourchon (...) C'est dans ce costume que les dames de la cour de Louis XV allaient au manège, y faisait quelque fois un apprentissage assez long et couraient les chasses royales du cerf et du sanglier sans redouter la fatigue et les dangers de ces sortes de plaisir. Comme cette manière de monter à cheval, à part la bizarrerie des habits, offrait beaucoup plus de solidité que celle adoptée aujourd'hui pour les femmes, il y en avait qui devenaient de véritables écuyers par leur aptitude à monter des chevaux de tête fins et vigoureux dans toute la perfection du manège d'académie".

J'ai depuis un tout petit peu avancée, mais fort peu en lisant les lettres de la princesse Palatine (1672-1722), la belle soeur de Louis XIV et mère du régent.

Voici les extraits qui m'ont paru intéressant :

Saint Cloud, le 21 juin 1721, lettre à la Raugrave Louise : "j'étais venue à cheval en habit de chasse, il me prit donc pour un homme".

Fontainebleau, le 29 septembre 1683, lettre à la duchesse de Hanovre: "Une biche, effrayée par la chasse (...) s'élança droit sur moi avec une telle violence que, malgré tous mes efforts pour retenir mon cheval, je ne pus l'arrêter assez court pour éviter le choc de la bête, qui vint en bondissant frapper ma monture à la bouche, et brisa les branches, le mors et la bride. (...). Quand je vis qu'il ne tenait plus le mors, je lui tournai la bride dans la bouche, et, m'élançant à terre, je le tins ferme jusqu'à ce que mes gens accourussent à mon aide"

Saint Germain, le 14 décembre 1676 : "Comme nous allions au tout petit pas, je m'aperçoit que ma robe n'est pas bien arrangée sous moi; j'arrête mon cheval et je me baisse pour la rajuster. Mais, tandis que je suis dans cette posture, voilà qu'un lièvre part, et tout le monde se met à la poursuite; mon cheval, qui voit courir les autres veut les suivre et fait un saut de coté; j'était déjà à demi désarconnée; ce saut me fait quitter presque tout à fait la selle, dont je saisis vivement le pommeau, sans dégager mon pied de l'étrier, espérant me remettre d'aplomb. Mais au moment où je saisis le pommeau mes rênes m'échappent et je crie à un cavalier qui était devant moi d'arrêter mon cheval; ce cavalier s'élance sur moi avec une telle impétuosité que ma monture s'effraye et, au lieu de s'arrêter, tourne d'un autre coté et s'emporte. Je me tiens ferme tant que j'aperçois d'autres chevaux auprès de moi; mais dès que je me vois seule, je me dégage tout doucement et me laisse tomber sur la pelouse verte avec un tel bonheur que, Dieu soit loué, je ne me suis pas fait le moindre mal".

Christine.

http://amazones.forumactif.fr/parlons-chiffons-f2/histoire-de-l-equitation-amazone-choix-ou-obligation-t1939.htm

 

LE SUIVEZ MOI

Extrait du livre de Bernard Pivot, "100 mots à sauver".
" ... On appelait ainsi les rubans des chapeaux de femmes qui flottaient sur la nuque et qui, par leurs mouvements gracieux et désordonnés, étaient comme une invite aux jeunes gens à suivre leurs balancements, puis à les immobiliser en retirant le chapeau de la dame... Le suivez-moi-jeune-homme obtient des effets variables, mais le mot est invariable.

Vous y reconnaîtrez l'humour léger de l'auteur. Le "Suivez-moi", en abrégé, fait partie de la "panoplie" de l'amazone en tenue classique, principalement en France. Il se porte sur un chapeau classique (buzon, kronstadt, voire même canotier), mais rarement sur un melon, et jamais sur un tricorne. Il ne se porte pas en concours officiel épreuve imposée, sauf règlement contraire. Il se porte en démonstration ou en présentation, voire pour certaines épreuves dites "costumées". A l'imagination de ces dames de le faire vaporeux, léger, bouffant, volumineux, ... le but étant bien d'attirer les regards... tel le fameux panache d'Henri IV...

Les cancans amazoniens racontent qu'effectivement, sa longueur, au temps des demi-mondaires qui draguaient à cheval au bois de Boulogne il y a 2 siècles, était inversément proportionnelle à la vertu de la dame : plus le suivez-moi était long, moins la dame était vertueuse... Maintenant, on ne drague plus à cheval au bois, on emballe en voiture des travestis brésiliens, et on a oublié tout ça. On rappelle parfois la fameuse longueur "aux omoplates".

La vivacité d'une tradition et son évolution sont aussi fonction de la qualité de sa transmission. Et en l'occurence, il n'y a pas eu de transmission directe, puisque la tradition des amazones a été stoppée par les 2 premières guerres mondiales.

Nous ne faisons que reconstituer imparfaitement des "coutumes" que nous ne connaissons que par "oui-dire". Et bien rare sont les instructeurs amazone qui prennent le temps d'expliquer tous les petits détails qui composent une tenue complète.

Dans la même gamme, savez-vous pourquoi, jusqu'il y a 10 ou 15 ans (avant d'être ensevelis sous les normes européennes), nos bombes d'équitation traditionnelles avaient un petit noeud derrière, parfaitement inutile hors décoration? C'était un rappel de la coiffe des piqueux de vénerie, qui portaient traditionnellement un catogan, lié d'une lavallière... Maintenant, le petit noeud n'a plus fort sa place sur une belle "Choplin" ou une GPA... Encore une tradition qui s'est oubliée...


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J'ai aussi toujours entendu la version du suivez-moi jeune homme que rapporte Liti sur les dames du demi-monde et il m'a été déconseillé d'en mettre un, même court.

Il semble cependant que les usages aient varié d'un pays à l'autre et peut-être même dans le temps (mode et moeurs).

Je viens rapidement de feuilleter La province à cheval et Paris à cheval et je n'en ai pas trouvé. Or, Crafty paraît avoir été au coeur de ce qui se faisait et de ce qui ne se faisait pas à son époque (tout fin XIX°). Les amazones de mes gravures (A de Dreux) n'en portent pas non plus, mais je n'en ai que trois! En revanche, Caroline Loyo, grande écuyère de cirque, en porte un sur une gravure.

Dans le chic à cheval, de nombreuses amazones en portent un, de même dans l'ouvrage plus récent d'E de Faucompret figure la reproduction d'un tableau représentant la duchesse de Nemour en portant un très long!

Tout cela pour dire qu'après une très rapide recherche, je reste au point mort! la question est vraiment très intéressante!

Christine...

 

 

 

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