SOMMAIRE EQUITATION EN AMAZONE
95 CHAPITRES

SOMMAIRE EQUITATION EN AMAZONE

 

 

 

 

QUESTION
" A quelle longueur doit se trouver la jambe gauche ? "

 

LA JAMBE

Avant de vous plongez dans tous les écrits que j'ai trouvé sur le sujet. Deux points à mettre au net : La morphologie féminine a évolué au cours des siècles, si il y eut une époque où les rondes attiraient tous les regards, nous nous trouvons dans une période où le filiforme est un atout, voir une qualité essentielle. Donc les selles anciennes faites toujours sur mesure pour d'imposants fessiers et de costauds palefrois, vont se trouver totalement inconfortables pour nos amazones du jour. Les selles ont évolué, heureusement pour nous, mais entre le XIXème et XXème siècle, en France les grosses selles sont toujours en vogue, bien entendu elles ne pèsent plus les 70 à 80 kg des toutes premières créations, les anglais ont fabriqué les premiers modèles entre 8 et 6 kg et ils ont équilibré leur selle de façon qu'elles reposent moins sur le rein du cheval.

Donc votre physique, et le modèle de votre selle sont les premières choses à vérifier, pour voir si votre position est dûe à vous, à la selle ou simplement à un mauvais apprentissage de la discipline.

Nous avons la fesse ronde ce qui est un avantage pour que la cuisse repose bien sur le plat, par contre, si certaines mesurent 1m75 pour 80 kg et d'autres 1 m 56 pour 70 kg (c'est des exemples et en aucun cas des jugements). La première devra caser ses longues jambes et la seconde aura la cuisse trop grosse et aura des difficultés à entrer dans les fourches. Trouver une selle ancienne qui vous aille comme un gant, tient du miracle. Les nouveaux modèles peuvent être aménagés et c'est un plus. De toutes manières, je vous rappelle que pour nous les amazones, les imperfections peuvent être cachées par la tenue, ce qui n'est pas du tout le cas à califourchon où la culotte de cheval met bien en valeur les rondeurs ou les maigreurs....

Pour en revenir au problème de la jambe, j'ai fait des recherches et certaines réponses m'ont amusée, tenir sa jambe de telle manière que cela n'abîme pas la jupe, ou donne de mauvais plis, c'est .... ridicule. On parle amazone, on doit parler de sport, de pratique, si la tenue peut cacher des imperfections de notre corps, ou le mettre en valeur, on ne monte pas en amazone uniquement pour la tenue. La tenue doit s'adapter à nous et ce sera plus facile d'avoir une jupe correctement faite à notre taille que la selle idéale car la selle sur mesure est toujours hors de prix pour 90 % d'entre nous.

LA POSITION DE LA JAMBE AGIT DIRECTEMENT SUR LA POSITION GÉNÉRALE DE L'AMAZONE

 

Voici plus extraits d'écrits sur le sujet :

"La position n'est pas naturelle. Elle exige au début de réels efforts. C'est en quelque sorte une contorsion du buste qui est exigée. Si la cavalière se laissait aller, son buste serait dans le prolongement de ses jambes et, par conséquent, dirigé vers la gauche. Mais la cavalière devant avoir la tête dans la direction de celle de son cheval, ses épaules doivent être perpendiculaires, c'est vraiment son buste. Il doit être droit, les épaules dégagées et la poitrine en avant ! Mais cette position ne doit pas faire oublier l'efficacité. La cavalière doit être énergique et ne pas se laisser porter par sa monture. En ce qui concerne la jambe gauche, coincée entre la fourche et l'étrier, c'est à la cavalière de trouver sa place. Certaines suggèrent qu'il faut être complètement coincé pour ne pas tomber, mais l'inconvénient est que la jambe est totalement bloquée. Selon elles, la jambe doit être placée à la largeur de quatre doigts sous la fourche. Comme elle n'est plus bloquée, elle peut mieux se mouvoir. La solution semble se trouver entre ces deux options : se sentir maintenue tout en gardant la possibilité de bouger. Mais c'est surtout à vous de vous sentir à l'aise."

SOPHIE BIEN-AIMÉ

la position des jambes agit directement sur la position du corps, ici mauvaise.

 

"Elles viennent naturellement se poser autour des fourches. La jambe gauche se cale sous la fourche inférieure, le pied chaussant l'étrier. La jambe droite s'enroule sur la fourche supérieure, le bas de jambe tombant le long de l'épaule du cheval. Les jambes sont considérablement plus hautes qu'à califourchon et moins libres."

ÉLISABETH MENTAIS

" La position et la fonction des jambes en amazone suscitent certaines interrogations. Entant l'une des particularités de cette forme d'équitation, elles méritent quelques explications. Naturellement, la cavalière enveloppe avec ses jambes les fourches placées à gauche de la selle. La jambe droite vient se poser sur la fourche supérieure, la jambe gauche sous la fourche inférieure. L'unique étrier reçoit le pied gauche de la cavalière sous la fourche inférieure. Les selles actuellement utilisées, qui sont pour la plupart des selles d'occasion rénovées, présentent un inconvénient : conçues autrefois sur mesure, elles ne correspondent pas systématiquement à la morphologie de la cavalière d'aujourd'hui.
Les fourches imposent une position des jambes qui influence celle du bassin. En effet, un bon placé des jambes ne doit pas gêner l'équilibre de la cavalière . Celle-ci doit avoir la ligne de ses hanches perpendiculaire à celle de la colonne vertébrale du cheval. La jambe droite n'a aucune fonction mis à part le fait de permettre à l'amazone de s'accrocher à la fourche en cas de déséquilibre. Elle tombe naturellement le long de l'épaule gauche du cheval sur le "garde jambe" de la selle (avancée du quartier) et reste fixe. En permanence décontractée, elle peut avoir une fixité accrue par de légères pressions discontinues contre le quartier. La pointe du pied droit doit s'abaisser et se rapprocher du cheval. Un pied trop écarté peut, en s'accrochant à un arbre, occasionner un accident. La jambe gauche est la seule qui soit directement active. Le mollet au contact avec le cheval se retrouve placé plus haut qu'à califourchon et par conséquent, voit son champ d'action réduit. Le genou liant contre la selle doit conserver un espace de l'épaisseur d'une main sous la fourche inférieure ; talon bas et pointe de pied rentrée.

Deux positions et actions sont possibles :

- à la sangle, en jambe d'impulsion ou d'incurvation ;

- en arrière de la sangle, en jambe isolée;

Bien entendu, la jambe gauche agit en collaboration avec la cravache à droite."

 

"La jambe droite tombant naturellement le long de l'épaule gauche du cheval, sur le "garde-jambe" (avancée du quartier) de la selle et restant fixe.

Au pas ou à l'arrêt, elle tombera mollement , au repos ; à allure plus vive, une légère pression évite que la jambe ne tressaute à chaque foulée et ne reste pas à sa place (assez légère et discontinue pour éviter toute crispation). Une pression vigoureuse est nécessaire seulement en certains cas : à l'obstacle ou lors de mouvements difficiles (pirouette au galop à gauche par exemple) ou lors de défenses du cheval etc.

La jambe gauche tombant naturellement, le genou liant contre la selle, le bas de la jambe au contact du cheval, le talon bas, la pointe du pied rentrée.

C'est très important, car, si le genou s'écarte, la cuisse sort facilement de la fourche et, non seulement la jambe n'a plus de fixité ni d'action juste, mais la solidité de l'amazone est compromise. Le genou ne doit pas être "bloqué" contre la selle : l'articulation doit pouvoir se mouvoir en contact permanent avec la selle.

Le bas de la jambe au contact. C'est la seule partie du corps de l'amazone qui soit au contact direct du corps du cheval, il est donc primordial de ne monter que sur une selle dont le quartier gauche est assez court par rapport à la longueur de la jambe pour permettre ce contact (une amazone ne pourra avoir aucune action de jambe si sa cheville -au moins- ne dépasse pas le quartier).

- la cheville souple

- le talon bas

- la pointe du pied rentrée : c'est important, sinon l'éperon sera perpétuellement contre le flanc du cheval - et ce d'autant plus qu'il est déjà plus près du poil que dans la position de jambe à califourchon du fait qu'il se trouve placé plus haut."

JEHANNE CABAUD

" [...] l'étrier est au point convenable : généralement, il ne sera ni trop court ni trop long si enlevée entièrement dessus, on peut passer le poing entre le derrière et la selle.

A. D. VERGNAUD 1841

quelques défauts :

" [...] la jambe gauche ne fait que poser sur l'étrier, dont la longueur doit être fixée de façon à ce que la cuisse gauche vienne se placer sous la troisième fourche.

FRANCOIS BAUCHER 1851

jambe chaussée long pour présentation race

" [...] les deux jambes étant à gauche, la jambe droite embrasse la fourche et est plus en avant et plus haute que la jambe gauche. Celle-ci est appuyée un peu au-dessus du genou contre la fourche gauche ; le pied repose dans l'étrier.

JAMES FILLIS 1890

 

" [...] la fourche gauche sera plantée un peu bas et un peu plus en arrière, pour que la jambe gauche la rencontre en tombant d'aplomb, et n'ait pas besoin de se relever quand le genou veut sentir la fourche...

.... la jambe gauche, une fois le pied placé à plat dans l'étrier, se trouvera à deux doigts au-dessous de la fourche, et l'étrier sera au point voulu si l'amazone peut s'enlever dessus toute droite, sans être gênée dans ce mouvement par la fourche.

L. GENTIEN 1912

" [...] Pour se rendre compte de la longueur de l'étrier, je place généralement l'élève, bien assise, au milieu de la selle, le haut du buste et les épaules rigoureusement perpendiculaires au dos du cheval. Puis, je lui demande de rapprocher sa cuisse gauche de la fourche gauche et de laisser tomber naturellement le bas de la jambe - l'épaule droite étant bien effacée. La femme ainsi placée n'aura plus qu'à lever légèrement la pointe du pied et c'est alors que lui plaçant l'étrier adhérent à la plante du pied on pourra lui donner sa vraie longueur en ajustant l'étrivière.

E. MOLIER 1913

"La première fois, n'engagez pas votre pied gauche dans l'étrier pour ne pas prendre l'habitude d'appuyer dessus. L'étrier n'est qu'un repose pied. Placez votre genou gauche à une largeur de main environ de la corne inférieure de la selle [...]. Mais que votre jambe repose confortablement contre le quartier de la selle. Tout le monde ne s'entend pas sur la façon de tenir le pied. La jambe étant ployée sur la corne d'arçon, le pied devrait tomber naturellement. Mais certains prétendent qu'il doit être tenu levé et d'équerre, le talon légèrement baissé, les orteils légèrement levés. Cette position n'avantage pas le galbe de la jupe longue d'amazone, pas plus qu'elle ne favorise une bonne répartition des muscles autour de la corne d'arçon et dans la selle."

B. SKELTON

 

" La construction des fourches est très utile à observer pour l'installation confortable et solide de la dame à cheval. La fourche, fixée sur l'arçon, appelée autrefois seconde fourche, est aujourd'hui "fourche fixe" et faite souvent très courte pour l'obstacle et aussi pour favoriser la position de la jupe bien tendue : c'est une erreur ! Cette fourche doit toujours dépasser de quelques centimètres la jambe droite de l'amazone, autrement, celle-ci serait exposée à être déplacée et enlevée par un mouvement brusque du cheval. La fourche mobile sera recourbée et placée de façon à protéger la jambe gauche sans la serrer ; les petites fourches mobiles que l'on fait très droites ne peuvent servir qu'aux personnes qui placent mal leur jambe et leur pied dans l'étrier. La plupart des étrivières sont organisées comme sur les selles d'hommes.

E. de FAUCOMPRET

VOICI QUELQUES COMMENTAIRES POUR BIEN FAIRE COMPRENDRE QU'IL FAUT

TOUT FAIRE POUR SE PERFECTIONNER ET NE PAS SE LIMITER A SUIVRE

DES MODES ET DES TRADITIONS DÉPASSÉES POUR CERTAINES (surtout dans le vestimentaire)

être amazone en bleu ou rouge

en bleu

en rose

en haute école

tout simplement, pour une promenade

" et à nous quand est-ce qu'on nous demande notre avis ? "

Bref, en promenade, à l'obstacle, dans certaines prestations où l'on demande au cheval des airs relevés ou des efforts violents ou encore tout simplement un affreux cabot qui se jette dans les jambes de Pégazous, il faut avoir l'étrier gauche un peu plus court (personnellement 3 doigts de la fourche en talon bas : - décontractée au pas, au trot assis et - talon relevé avec la jambe qui coince la fourche au trot enlevé, galop, saut et divers...la fameuse clé). En manège, on peut monter long, cela fait du bien, évite les crispations, vous avez aussi l'assurance d'une certaine sécurité au cas où !!!! Les amazones qui sont grandes d'ailleurs montent long sinon elles perdent en efficacité et se fatiguent très vite. Pour les défilés, je reste prudente, le public même avec de bonnes intentions, peut faire peur au cheval et il faut garder la maîtrise de ses actions à tous moments donc la jambe chaussée court sera une sécurité. Pour un parcours d'obstacles, bien que je n'en raffole pas je garde toujours la même longueur qu'en promenade, l'habitude étant acquise et la position correcte, je me sens très mal avec un étrier trop court, de plus j'ai une selle à fourches spéciale dressage, haute école ma fourche gauche se vise dans un trou à cet effet un peu plus bas et pour le saut la fourche se vise dans le trou du dessus, j'ai donc deux niveaux de position de fourches.

La longueur de votre étrier dépend de votre taille, de ce qu'on vous a appris dès les premières séances et donc que de vous-même.

Et vous ! donnez moi votre avis et votre méthode, je les inclurai dans ce chapitre.

Temoignage de Claire

1 - La jambe : je dirais qu'il faut trouver un juste milieu entre le long et le court. L'essentiel est de se sentir à l'aise sur sa monture. Il est sûr qu'il ne faut pas chausser trop court sinon on se retrouve coincé par la fourche et si l'on est dans mon cas ; pas très grande, la jambe n'a pas une très bonne action car elle est gênée par le tapis de selle si ce dernier descend assez bas. De plus cela agit sur la position de l'amazone sur le cheval. Les fesses ont tendance à ne pas être en place. A l'inverse chaussé trop long peut mettre mal à l'aise notament aux allures supérieures. Le bas de jambe s'il n'est pas fixe, se promène allègrement, on perd l'équilibre. Je recommande pour ma part de chausser de telle façon que l'on ait une main qui passe facilement entre la jambe gauche et la fourche, et que l'on puisse adopter la position de sécurité (faire la clef) sans perdre son étrier. J'ai pu travaillé avec Christiane BAC des mises en selle amazone en déchaussant l'étrier au pas comme au trot ceci afin de trouver mon équilibre sans prendre appui sur l'étrier gauche. Nous faisions aussi quelques mouvements d'étirements pour bien nous positionner sur le dos de notre cheval.

 

Témoignage de Corinne,

Pour la jambe droite a un moment, il est dit en simplifiant qu'elle n'a aucune fonction. Je me rappelle l'unique stage fait à ce jour avec madame Rosadoni, qu'elle avait belle et bien une fonction. Elle peut être une légère aide pour " pousser " le cheval vers l'intérieur, aide appréciable lors de la demande d'incurvation et ayant l'avantage de mettre l'amazone dans l'axe pour tourner. Je n'ai entendu ce principe qu'à ce stage. Jusqu'ici, j'arrive à utiliser ce principe au pas et au trot, uniquement en carrière. En effet, cela demande une grande décontraction, que je n'ai pas sur un carré de dressage.

- A propos de l'encadré de Claire ci-dessus sur la longueur de l'étrier. Je rajouterai qu'il faut certes laisser de la marge avec la fourche inférieure, mais pas trop. En effet, on a tendance à rechercher son contact instinctivement pour se rassurer. Résultat, on remonte le talon, coinçant sa jambe contre la fourche inférieure.

TEMOIGNAGE DE LAURE

Mes jambes :

La droite, celle qui se place autour de la fourche, je place ma pointe de pied vers le bas et la descend vers l’arrière

La gauche (je monte assez long, pour preuve normalement il faut passez une main entre la cuisse et la fourche, j’y passe plus d’un poing serré)

Talon bas au niveau de la sangle. Il faut dire que mes jambes me servent peux Valmont est assez fin pour se déplacer aux indications du poids du corps, il est vrai c’est pas mal

TEMOIGNAGE AURELIE

Concernant les jambes de l'amazone, ma cuisse droite est parallèle à l'axe du cheval (enfin autant que possible ! ), j'avais une enseignante qui donnait un trés bon exercice (à répété plusieurs fois, ça fait jamais de mal un peu de mise en selle ! lol) pour se positionner justement en selle: à califourchon sur la selle à fourches, passer la jambe droite par dessus l'encolure du cheval, pour se mettre en amazone, en tendant la pointe du pied vers l'avant et vers la droite (vers l'épaule du cheval) et ce sans qu'il y ait aucune rotation du bassin (ça parait évident et simple dit comme ça, mais in situ, nous sommes plusieurs à nous être rendue compte que nous prenions le fait de passer la jambe dans la fourche un peu trop à la légère, si je puis dire)

Quant à la jambe gauche, j'ai le talon bas (comme tout le monde je pense) mais j'ai pris l'habitude de régler mon étrier est réglé assez court (quelle que soit l'acitivité) de sorte à pouvoir passer une main à plat entre la cuisse et la fourche. Comme décrit dans les livres,certes, je ne cale pas ma jambe gauche contre la fourche mobile, mais cette manière de régler l'étrier, me permet d'utiliser sans peine la "clef de sécurité" :
si le cheval vient à remuer, il me suffit simplement d'appuyer ma pointe de pied gauche sur le plancher de l'étrier, ainsi ma jambe gauche se colle contre la fourche mobile. Dans cette position la jambe droite appuie contre la garde-jambe, avec toujours la pointe de pied droite abaissée. Je suis donc bien calée dans mes fourches, et je tiens sans trop de peine sur un cheval "joyeux" ;)

La dextre gambette de l'amazone.


Que n'entend-on de toutes part au sujet de l'amazone et de sa façon de monter ! " L'amazone est de travers sur son cheval ", " la balancine va gêner le cheval (ou la forme de l'assiette de la selle, la jupe, le chapeau, que sais-je encore) ", " ouh, elle a un éperon ", " avec les 2 jambes du même côté, on ne doit pas être à l'aise " et le must s'il en est : " la jambe droite ne sert à rien ".

Bigre ! Affirmation hâtive. De la même façon que l'amazone à pied se sert de ses deux jambes, parfois différemment - nous avons toutes une jambe sur laquelle nous prenons plus volontiers appui pour gravir un dénivelé ou nous assurer dans une descente de pente - elle s'en sert à cheval. Ce n'est pas très voyant, certes, dissimulé sous les jupes mais c'est vrai.

Il n'y a aucune raison pour que quelqu'un qui a deux membres en état de fonctionnement en laisse un inerte pendant parfois quelques bonnes heures. De la même façon que le meilleur moyen de ressentir des sensations équestres est de fermer les yeux et d'éviter de trop réfléchir, il est plus commode de se surprendre à se servir de sa jambe droite qu'à trop y penser.

Je m'explique : lorsqu'on demande une cession à droite, un appuyer ou un escargot (élargir et rétrécir le cercle sur l'incurvation), on se sert de la jambe droite. La jambe gauche est motrice, certes. Mais la droite est en appui sur l'encolure pour accompagner et aider le déplacement vers la droite. De même lorsqu'au sortir d'un obstacle, la jambe droite pousse le cheval vers la droite pour rectifier, si besoin est, la trajectoire.

Au contraire, pour tout mouvement latéral vers la gauche, son poids, exagéré délibérément, accompagne et sollicite également le déplacement, aidant là le stick placé côté droit dans ses indications. Au reculer, elle sert, pour l'incurvation, elle sert. Elle sert, vous dis-je !


Faites un essai, rênes longues, yeux fermés, faites tourner votre cheval sur des courbes, à gauche puis à droite, rien qu'en changeant votre aplomb d'assiette et en vous servant de votre jambe droite pour accompagner. Rien que ça, à titre d'expérience. Vous verrez comme ça passe mieux, comme c'est moins approximatif.

En général, quand la jambe droite se repose, c'est que la gauche en fait autant.

Nous avons donc deux jambes, passons à la gauche. J'ai lu dans l'un des témoignages du site que cette dernière devait, au galop, être fixée sous la fourche. Et pourquoi ? La semaine passée, j'ai fait, sur un gaminou de 5 ans plein d'entrain, de la mise en selle. Trot et galop aux deux mains, sans étrier. Les accélérations de petit Loyal décoiffent. Pourtant, aucune nécessité de s'accrocher à la fourche de la cuisse gauche, même sans pédale. Et lorsqu'on chausse l'étrier, au trot comme au galop, le mollet est souple, le talon descendu et extérieur, afin de ne pas chatouiller le flanc du bout de l'éperon et la cuisse détendue et non accrochée à la fourche de gauche avec le désespoir vital de la moule sur son rocher.

La fourche droite est un support en temps ordinaire, sur le plat comme en dénivelé ou à l'obstacle, les deux, prises dans l'étau des jambes, une réelle aide sécuritaire en cas de chahut. Mais en aucun cas une bouée de sauvetage à laquelle l'amazone s'accrocherait désespérément ! Ce qui reviendrait à dire qu'on ne peut pas monter dans une selle à fourches sans se mettre en danger, en fait. Les amazones qui s'accrochent ainsi doivent simplement se dire qu'elles ont un problème d'assiette à régler et qu'il faut qu'elles le travaillent pour y parvenir, en étant attentives à ne pas se scotcher en permanence à leurs fourches.

Tout est dans l'assiette, Mesdames, qu'on se le dise. Raison pour laquelle, outre la maîtrise d'une technique équestre particulière, l'amazone a la fesse bien galbée. Ce n'est pas assez motivant pour se pencher activement sur le sujet, ça ? M. Daviau