SOMMAIRE EQUITATION EN AMAZONE
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SOMMAIRE EQUITATION EN AMAZONE

 

 

 

 

LA RANDONNEE EN AMAZONE

PAR JEHANNE CABAUD

Il me paraît opportun d'aborder quelques points de technique différents selon l'utilisation du cheval en extérieur, mes nouvelles fonctions au Tourisme Equestre m'appelant davantage actuellement à spécialiser les amazones à l'exterieur.

La première différence fondamentale concerne le placer du cheval : Placer son cheval, le mettre "sur la main", est essentiel pour tout travail de manège.
En promenade ou en randonnée, le principe est au contraire de laisser au cheval une grande liberté : "Ne l'embêtez pas" à vouloir le placer ! Je ne parle évidemment pas du travail en carrière qui, bien que "dehors", est le même qu'au manège, ou d'un exercice de travail que vous pouvez demander au cheval dans un carrefour de forêt ou dans une grande allée : la première chose est de savoir ce que vous voulez faire et que le cheval le comprenne bien :
- ou vous travaillez, quel que soit le lieu de ce travail,
- ou vous êtes dehors pour un tout autre motif.
Et même dans ce deuxième cas, votre comportement -comme à califourchon d'ailleurs - sera différent sur le plan de la position et des aides à adopter dans tel ou tel contexte.
De même qu'il n 'y a pas de "recette unique" car il faut toujours s'adapter : selon chaque cheval et au fur et à mesure des éléments rencontrés. Pour s'adapter facilement à toute éventualité, il est donc primordial avant tout de bien connaître les bases classiques et d'être déjà parfaitement à l'aise en selle à fourches à toutes les allures. Car l faut partir des bases pour en modifier les points nécessaires à bon escient sans rien perdre de l'essentiel : l'assiette, l'équilibre, la solidité et l'aisance de l'amazone, la maîtrise et la bonne harmonie, disons même la complicité de son cheval.

LA MAIN

Souvent rênes dans une main !
Souvent rênes longues ! Pas toujours...
Au pas, presque toujours rênes longues, sauf dans les descentes où il est préférable de tendre un peu les rênes de filet prêtes à rééquilibrer le cheval en cas de besoin. Attention à la bride car il ne s'agit pas de confondre une action de soutien avec un coup sur la bouche.
Le cheval a besoin de son encolure pour marcher au pas sans fatigue. Il en a particulièrement besoin dans les montées pour "se tirer" et mettre du poids sur ses épaules en allégeant l'arrière-main. L'amazone doit d'ailleurs l'y aider en penchant ses épaules en avant, le poids du corps sur la cuisse droite - comme pour le trot enlevé mais en accentuant la position plus ou moins selon le degré de la pente gravie.
Au trot, rênes dans une main souvent aussi , lorsque l'allure est raisonnable mais de préférence à deux mains si l'allure est vive, rênes justes assez ajustées pour un léger appui, en bride ou en filet.

Je monte toujours en bride complète mon cheval personnel, chaud et fantasque, rapide et parfois difficile à arrêter lorsqu'il est bien lancé. Mais je me sers très peu de la bride dont la finalité n'est pas la même qu'au manège : ici, c'est essentiellement le frein de secours ! La plupart du temps, un très léger appui sur le filet suffit au trot, rênes dans la main gauche de préférence, ou à deux mains bien équilibrées avec quelques mouvements de doigts d'une main sur l'autre pour tromper l'appui s'il accèlère trop (il se souvient quelquefois de son trot de courses et de sa réputation d'"embarquer le sulky" à chaque fin de courses ! Pourquoi ? trop d'appui : son driver tirait, lui aussi ....
Les chevaux de chasse ont souvent la bouche dure ; ils sont presque toujours montés en Pelham, ce que je ne recommande pas du tout aux amazones car le cheval est perpétuellement sur un mors dur, à compenser par une très bonne main ce qui est rarement le cas de mes amis veneurs. La bride est toujours mieux car la main peut jouer sur les deux registres : sur le mors doux du filet, ou sur le mors dur seulement en cas de besoin. Il m'est arrivé pourtant de monter en simple filet un cheval prêté à la chasse, où je l'avais toujours vue en défense avec le Pelham, et qui a été parfaitement bien en filet. En randonnée, la plupart des chevaux de tourisme équestre ne posent aucun problème et peuvent être montés en filet simple. Ce quoi je m'adapte malgré ma préférence pour la bride, afin de ne pas changer inutilement les habitudes du cheval.
Le problème est très différent du manège où la bride est généralement indispensable pour placer un cheval en amazone.
Au galop, comme au trot, il est bon d'ajuster un peu les rênes pour garder le contrôle, mais de laisser une certaine liberté au cheval en suivant bien, par l'élasticité de vos coudes, les mouvements de bascule de son encolure.

Mon trotteur a maintenant un merveilleux petit galop très cadencé aussi bien qu'une allonge foudroyante capable de laisser sur place les autres galopeurs ! Je le contrôle très bien sur des rênes demi-tendues seulement, même s'il profite de cette semi-liberté pour ponctuer son galop d'écarts imprévus à la vue d'une souche d'arbre mort ou d'une pierre luissante au soleil ! (raison pour laquelle j'ai choisi un autre cheval pour aller randonner dans les Alpes où il valait meiux éviter des écarts éventuels le long de précipices éventuels...)
On peut très bien être amenées à galoper les rênes et la cravache dans une main pour rattraper de l'autre main un chapeau en train de s'envoler, tout en se baissant en vitesse sous les branches basses en travers du chemin. Cela m'est arrivé plusieurs fois ! Mais je vous conseille d'adopter un chapeau qui vous tienne bien sur la tête ... et de ralentir avant d'arriver aux branches !
Une dernière remarque, sur la tenue. Avant tout , pratique et lavable au quotidien, elle redevient classique et traditionnelle pour les "grands jours".

Texte de Madame Jehanne CABAUD responsable des stages Amazones de France et auteur de l'ouvrage "L'Equitation en Amazone" (août 1998)

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