TO
BE OR NOT TO BE STABLE, THAT IS THE QUESTION
Que cherche l'amazone
lorsqu'elle est en selle ? Le confort, incontestablement, mais avant
tout, la stabilité, première source de confort s'il
en est. Différentes techniques sont mises en pratique, tant
pour assurer la stabilité de la cavalière que pour
économiser le dos du cheval.
J'ai, bien évidemment,
compulsé maints ouvrages, confronté mon expérience
personnelle à celle d'autres amazones, composé en
fonction de ma monture (je n'ai plus de cheval à moi, je
monte les chevaux du centre équestre où je suis licenciée).
Je vous livre donc ici mes expériences, sans plus, réflexions
à l'appui.
Montoir ou pas ?
Le must est de disposer d'un galant homme musclé, lequel,
prenant le pied droit de la dame dans ses mains jointes, l'enlève
en selle prestement et sans faillir. A charge pour la dame de ne
pas se laisser retomber lourdement sur le dos du fidèle coursier.
Ne rêvons pas, de galant homme nous ne disposons point, ou
pas souvent. Or donc, montoir, dis-je, sans hésitation, quand
on peut en disposer (en forêt, un arbre couché fait
l'affaire, l'amazone est agile, non ?). Pourquoi ? Parce que la
selle n'a déjà que trop tendance à tourner
à gauche avant d'être bien sanglée. Or, je fixe
la selle mais la ressangle toujours quand j'y suis assise. Autant
éviter des plaies de garrot par une économie de mouvements.
Montoir donc.
Parce que j'utilise
des chevaux de club qui n'ont pas toujours été dressés
à ne pas gigoter au montoir, je préfère de
loin passer la jambe par-dessus la selle (je monte toujours en collants
épais et jupe traditionnelle), puis par-dessus l'encolure.
Néanmoins, je suis intéressée par une technique,
lue dans la messagerie d'Amazone 2000, qui consiste à mettre
le pied droit dans l'étrier au lieu du gauche, puis de placer
les fesses en selle d'un simple mouvement. Toutefois, pour le court
moment où le pied droit est dans l'étrier, quid de
la sécurité si le cheval bronche ? A peaufiner.
Par contre, je trouve
fort intéressant la technique qui permet, aux dires d'une
correspondante de Marie-Hélène, de se mettre en selle
seule, au moyen du pied droit dans l'étrier, même sur
des chevaux assez grands et sans montoir. Il serait intéressant
qu'elle décrive précisément la technique employée
(nous avons également deux chevaux montés en amazone
qui toisent plus d'1,70 m). Eventuellement par l'adjonction d'une
étrivière ajustable en longueur dont je suis friande
des références. A développer, faute de quoi
il faut à l'amazone qui a du descendre de cheval à
en extérieur, faire quelque marche à pied en tenant
ses jupes d'une main et sa monture de l'autre
Etonnant pour
les spectateurs éventuels mais assez peu commode et qui peut
présenter des dangers si le cheval vient à prendre
peur.
Trot assis ou enlevé
?
Outre le fait que le trot enlevé est assez peu élégant
à mon sens, à l'usage, il ne présente d'intérêt
que sur de longues distances avec une monture qui développe
beaucoup. Il soulage probablement le dos du cheval mais évite
également la fatigue du trot assis sur une monture dont l'allure
est peu confortable. Un inconvénient toutefois, toujours
le même : il est susceptible de faire tourner la selle à
gauche. Tous les manuels ont beau prêcher qu'il convient de
s'enlever sur le genou droit et non pas appuyer sur la jambe gauche,
le genou droit fait ce qu'il peut. En ce qui concerne le mien, il
appartient à une jambe fragilisée de la hanche au
pied, souffreteuse rapidement et l'articulation en elle-même
a déjà subi des opérations. Il est donc parfaitement
inutile que je compte, à long terme, sur mon genou droit.
Il faut encore inclure dans ces réflexions le type de selle
dont on dispose : les selles " à l'anglaise ",
très rembourrées, très perchées et loin
du garrot et du dos, permettent probablement plus l'utilisation
du trot enlevé qu'une selle moins épaisse, de type
français qui, pour être convenablement rembourrée,
se rapproche pourtant terriblement du dos et du garrot lorsqu'on
pèse, même épisodiquement, près du garrot.
Ce qu'est susceptible de provoquer l'appui temporaire sur le genou
droit. J'ai une selle " à la française ",
je suis peu encline à pratiquer le trot enlevé.
En outre, le trot assis,
lorsqu'il est bien liant, n'agresse pas le dos du cheval et permet
de réguler le souffle tout-à-fait correctement sur
de longues distances. Pour dresser, il est incomparable. De plus,
on utilise plus volontiers l'assiette que les jambes en amazone,
à l'inverse de la monte à califourchon, ce qui est
un tort d'ailleurs. Pour ma part, j'utilise le trot enlevé
juste le temps de détendre un peu, je ressangle rapidement
et ensuite, je continue au trot assis. Même en extérieur
sur de longues distances, il convient de toutes façons de
varier les allures pour équilibrer demandes d'efforts et
récupération active.
Assise à l'obstacle ou non ?
Lorsque j'ai expérimenté l'obstacle, je sautais assise.
Pour une première raison : j'avais appris à trotter
et galoper assise, j'ignorais qu'on puisse pratiquer autrement.
Et je ne m'en portais pas plus mal jusqu'à une bonne hauteur
(environ 1m10). Toutefois, j'ai essayé depuis la méthode
à l'anglaise, enlevée. En fait, il s'agit d'alléger
l'assiette dans le galop d'abord. Certains préconisent de
pratiquer cette position sur toute la trajectoire (c'est assez facile
dans le mouvement). Actuellement, j'ai tendance à galoper
assise jusqu'aux foulées d'appel, à m'alléger
le temps de compter les 3 dernières ainsi qu'à la
réception, et de me rasseoir pour relancer sur l'obstacle
suivant. En cas de combinaison, on reste enlevée, bien sûr.
Sauter assise peut être
assez stable, je le faisais. Pourtant, j'ai constaté dernièrement
une aisance supérieure des jeunes filles qui pratiquent la
monte en amazone dans le même club que moi - et qui ont interprété
l'allègement de l'assiette de la même façon,
instinctivement - par rapport à d'autres dames qui, assises,
étaient secouées à l'atterrissage de façon
assez peu élégante et probablement dommageable pour
le dos du cheval. Si on choisit de rester assise donc, il convient
de travailler le liant, de suivre le mouvement pour ne pas causer
d'à-coups, ce que la technique " enlevée "
évite.
Descente de selle
Hors chute évidemment (je plaisante, je suis incorrigible).
James Fillis, au XIXème siècle, préconisait
de se laisser glisser contre la selle, le saut dans les bras d'un
homme galant disposé à recevoir l'amazone étant
peu convenable. Un homme galant prêt à amortir notre
chute dans ses bras ! on en rêve
Or donc, il n'est pas
plus là à ce moment qu'au montoir et il faut pourtant
bien descendre.
Se laisser glisser contre la selle (après avoir déchaussé
son étrier, ôté le cas échéant
la petite attache de pied qui empêche la jupe de voler au
vent et passé les rênes autour de la fourche de droite
au cas où), le plus souvent en tenant la fourche droite,
est élégant. Pourtant, je pense que c'est à
garder pour la fin des démonstrations, lorsqu'il y a des
spectateurs.
En effet, ce mouvement gracieux, outre le fait qu'il produit une
traction importune sur une malheureuse fourche qui est pourtant
notre seul garant de sécurité, cause également
un mouvement de glissement assorti d'un poids supplémentaire
sur le côté gauche de la selle. Partant, sur le côté
gauche de l'encolure du cheval. Mêmes causes que pour le montoir,
mêmes effets.
C'est pourquoi je préfère, le plus souvent, à
l'issue d'une séance de travail, sauter souplement à
terre autant que faire se peut, de préférence sur
un sol meuble, en amortissant par un plier des genoux et en me tenant
de la main droite à mon étrivière. Ca permet
juste de ne pas se laisser déséquilibrer sans exercer
de force sur la selle, donc sur la monture.
Voilà pour aujourd'hui. Ce sont mes expériences, sans
plus. Autant de cavalières que de selles et de pratiques,
tant il est vrai que la pratique de la monte dans les fourches dépend
directement, tant en ce qui concerne la selle que la technique,
de la morphologie de la dame. Or, nous sommes toutes différentes
et c'est tant mieux.
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