LE SALON DU CHEVAL DE PARIS
2008
" J'ai trouvé ça au Salon "
"Ça", c'est un magnifique tapis de selle noir, dont les coins
inférieurs s'étirent en pointe vers l'arrière, bordé
de galons dorés et rouges. L'homme de ma vie, pourtant habitué
à me voir détourner les choses de leur usage habituel, hausse
un sourcil circonspect en balayant le salon du regard. Il n'a pas entendu la
majuscule de Salon !
Pour nous autres, cavaliers, il n'y a qu'un Salon, voire deux, comme je vous
l'expliquerai dans un instant. Mais " Je vais au Salon ", " Je
verrai cela au Salon ", " J'espérais en trouver au Salon ",
non, ce n'est pas de la frime, ce n'est même pas l'affectation d'un langage
pour initiés, c'est l 'évidence : le Salon = Salon du Cheval.
Je n'y étais pas allée depuis longtemps.
Lydia, des Belles de Mai, (autrement dit de Six-Fours-les-Plages, près
de Toulon, pour celles qui ignoreraient encore qui sont les Belles de Mai),
Lydia, donc, était en vacances ici et, forcément, nous eûmes
envie de faire un tour au Salon.
1ère déconvenue, on interdit l'entrée à mes deux
petites chiennes whippet que nous devons ramener à la voiture. Or, nous
verrons plusieurs chiens à l'intérieur du Salon. 2ème surprise
: je croyais me souvenir qu'il y avait 4 halls d'exposition autrefois Il n'y
en a plus que 2. J'avais vu sur Internet qu'il n'y avait plus de grands concours,
plus de Nuit du Cheval. Lydia est déçue. Elle compare avec Avignon
: la comparaison est accablante pour Paris.
" Il n'y a pas de chevaux, ici." Et d'évaluer combien il peut
y en avoir à Avignon. Les quelques représentants de chaque race
ici présents sont écrasés sous le nombre avignonnais. Pour
la non blasée que je suis, il y a quand même de quoi admirer. J'admire.
Ils sont tous là, peu nombreux, soit, mais beaux, superbes, de quoi rêver,
du mince et nerveux Akhal Téké au lourd des lourds, si léger
sous la selle, du Frison au Majorquais, du Shetland au Lusitanien.
Donc, on admire, on rêve. On court de présentation en démonstration,
on s'instruit, on écoute, on entend de ces phrases basiques qu'on aurait
parfois tendance à oublier. Pour n'en citer qu'une : " Le tapis
de selle n'est pas là pour protéger le cheval de la selle, il
est là pour protéger la selle du cheval. "
Je suis tombée en arrêt. Cavaliers, amazones, mes surs, mes
frères, vous qui superposez tapis de mouton, amortisseurs et autres fariboles
qui vous séparent d'autant de votre cheval sous le prétexte de
lui protéger le dos, soyez conscients qu'une selle bien adaptée,
bien posée, bien sanglée et... une monte légère
(Eh oui, quand même !) sont les meilleurs garants du confort de votre
compagnon. Vous allez hurler, me vouer aux gémonies, clamer vos bonnes
intentions. Oui, je sais, je n'en doute pas. Mais... prenez le temps de réfléchir
au bien-fondé de cette phrase prononcée par la conceptrice des
selles Allure.
Des phrases à engranger, sur lesquelles réfléchir intensément,
on en glane partout, chez les incontournables de la Cense ou chez Manuel Jorge
de Oliveira, entre autres. Ce dernier commente le travail de la très
belle, élégante et compétente Crystal Samani et on en est
enivré. C'est cela aussi, le Salon: il y a, toute la journée,
de quoi devenir plus sage, plus compétent (un peu), plus modeste, mais
aussi émerveillé et plus heureux.
Et puis, naturellement, on trouve tout. Les stands croulent sous le matériel,
les équipements, les accessoires de toutes sortes. Si vous voulez un
tapis à coins tombants, étirés vers l'arrière, bordé
de galons rouges et dorés..., ou roses, ou turquoise, brodé à
vos initiales, au nom de votre cheval, vous le trouverez. Vous trouverez aussi
la boucle qui sauvera votre vieux ceinturon et toutes les adresses d'éleveurs
qui ont justement, tous, LE cheval qu'il vous faut.
Allez ! Rendez-vous à Avignon en janvier et quand même à
Paris en décembre prochain.
Rosa (Danièle Rosadoni)
"Chrystal Samani et Manuel Jorge de Oliveira en présentation
pédagogique. Manuel Jorge de Oliveira est un grand dresseur de chevaux
pour la tourada portugaise. "
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"Pédagogie: comment juger d'une bonne selle. Ce cheval-là
fut transporté aisément par deux jeunes femmes dans les allées du Salon..."
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" Les stands croulent sous le matériel, les équipements,
les accessoires".
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