DES PREMIERS PAS AU PONEY CLUB

Voilà, bébé est arrivé !

En le regardant, on se demande si notre adorable chérubin a pris dans nos chromosomes,

cette dévorante passion qui nous tient depuis toujours.

 

Ce vice qui nous attire vers tout ce qui sent le sueur d'un cheval,

qui nous pousse à chercher la trace d'un pied ferré dans un chemin,

qui nous fait humer le vent à la recherche d'une odeur de crottin,

les principaux indices qui prouvent qu'ils sont là,

ceux qui hantent nos rêves et nos vies.

LES CHEVAUX

Notre premier souci sera de le mettre légèrement sur la voie

avec les jouets
le joli poster au mur de sa chambre
le premier contact entre El Gato, Prince (le blond) et Saphir (de dos)
TOM POUSSE UN VIEUX PONEY A LA RETRAITE JOUE TRES BIEN LA NOUNOU SOUS L'OEIL VIGILANT D'EL GATO

 

Nous y voilà notre petit(e) commence à réclamer, le dada. Ouf, ça marche. Mais ce qu'on ignore, c'est que cet adorable bébé, un jour, va nous piquer notre cheval sous le nez et partir en balade tout seul.

ET UNE PETITE PROMENADE AVEC MAMAN


Le parrain d'Amélie voulait lui offrir un poney. Mais j'ai refusé, car un poney vit, si tout va bien entre 35 et 40 ans ; l'enfant grandissant, comme prévu il prendra le cheval et vous hériterez du poney, mais 1.10 m c'est vraiment trop petit. Alors il vaut mieux avoir son cheval, apprendre à notre petite les rudiments de l'équitation, et par la suite si les moyens financiers le permettent, penser à acheter un deuxième cheval.

Voici dans les grandes lignes l'évolution de mes deux filles envers la gente chevaline.

AU DEBUT ELLES SOUHAITERONT AVOIR UN PONEY ET DE DORMIR AVEC LUI
ON COMMENCERA A APPRENDRE A LA GRANDE SOEUR COMMENT ON SOIGNE UN PONEY (MORGANE)

ELLE APPRENDRA A SA PETITE SOEUR TOUS LES SECRETS DE LA BROSSE ET DE L'ETRILLE ET CALINS EN PRIME

 

PENDANT QUE LA PETITE SOEUR GAVERA VOTRE CHEVAL PREFERE

LA GRANDE MONTERA PUREMENT ET SIMPLEMENT DESSUS, PAR QUEL MIRACLE ?

SACHEZ QUE LORSQUE VOUS DEMANDEZ AVEC UNE CAROTTE LA REVERENCE A VOTRE CHEVAL SOUS LES YEUX DE VOTRE PETITE FILLE, ILS SERONT DEUX A APPRENDRE LE TOUR ET DE LA A FAIRE LA MEME CHOSE QUAND PERSONNE NE REGARDE ; C'EST PLUS FACILE POUR GRIMPER DESSUS.

LA SOLUTION : LA LECON, MAIS MEME SI ON ECOUTE BIEN MAMAN, A 3 ANS A 6 ANS, ON A PLUTOT ENVIE D'ETRE AVEC DES COPAINS ET DES CHEVAUX A SA TAILLE

LE CHOIX DU PONEY CLUB

Le 1er critère de choix :

Il faut choisir un club où vous trouverez la bonne monture pour votre enfant : LA MONTURE SERA

NI TROP LENTE

NI TROP GROSSE

MAIS LES PLUS PETITS NE SONT PAS FORCEMENT PLUS FACILES A COMMANDER
CHOUETTE CA MARCHE ! OUI MAIS CELUI LA, C'EST PAS DU JEU !!!
A CHAQUE AGE, SA MONTURE A SA TAILLE

Maintenant le choix du Poney Club dépend aussi de l'instruction.

De mon temps, eh oui, en 1970, les poneys clubs n'existaient pas et pour apprendre l'équitation, il fallait passer par un club classique où l'on essayait tant bien que mal de démoncratiser ce sport, longtemps le privilège d'une élite. On achetait des chevaux la plupart réformés des courses ou de l'armée, pur-sang anglais, trotteurs et barbes étaient les piquets des clubs, et on avait comme enseignant, un ancien militaire, qui n'avait aucune formation pédagogique, à se demander même s'ils connaissaient l'existence de ce mot. Et nous voilà partis, pour une heure de cheval, une heure sans étrier, à faire du "tape cul" jusqu'à en avoir les marques sur notre pauvre fessier, à sauter cavalettis et talus. Les plus résistants, dont j'étais, ont tenu le coup, avec avant chaque reprise des douleurs au ventre terribles. J'ai appris à monter et à avoir peur, et cela a duré pendant 5 ans, jusqu'à l'arrivée d'une instructrice qui appliquait une méthode toute nouvelle, la pédagogie. Adieu, la chambrière qui claquait et terrifiait chevaux et cavaliers, gare aux moins courageux qui ne voulaient pas sauter, la mèche de la chambrière sifflait aux oreilles.

La seule bonne chose, en sortant du manège, brisée, heureuse d'être resté en selle, c'était les calins au cheval, le desseller (quand celui n'était pas immédiatement remonté dans la reprise suivante), et le bouchonner, lui donner carottes et sucres ainsi qu'à ses voisins de labeur.

Choisir un club aujourd'hui, c'est plus facile. Je dirai simplement par expérience, de prendre garde aux grosses structures qui ont écurie de propriétaires, plus club chevaux, plus poney club. Bien souvent les poneys sont considérés comme les bouches trous, faciles d'entretien ; pour les Shetlands stabulation à 10 ou 15 sur une couche de fumier telle que mycoses et maladie de peau apparaissent dès l'hiver, à cause de la mauvaise chaleur dégagée par ce "gâteau" ; souvent le foin et les granulés sont mis à même le sol et c'est le plus fort qui mange le plus.

Pour les poneys de classe C et D, ils sont souvent à deux par box ou en stalles, le nez au mur ; là aussi, bagarre assurée lors de la ration. On vous répondra, qu'il vaut mieux qu'ils règlent leur compte entre eux que pendant la reprise. Mais quand on a faim, il est rare que l'on soit aimable.

Bref, ces clubs usines sont à éviter et pour faire votre selection assistez à une reprise, mais regardez aussi de quelle manière les animaux sont nourris et logés. Il vaut mieux qu'ils soient en liberté dehors avec un abri, avec une grande mangeoire inox closonnée et foin à volonté protégé de la boue et de la pluie.

 

Un Poney Club seul, sans club chevaux et sans propriétaires, n'applique pas la même politique, les poneys comme les enfants sont dans un monde à leur dimension, plus ludique pour les plus jeunes, et plus sérieux en éducation des poneys pour ceux qui préfèrent les compétitions, ou tout simplement les ponys games.

Mes deux filles ont été dans un club poneys et chevaux, sur notre region, il n'y a que ce genre de structure. Les élèves moniteurs ont été très sympatiques et très ouverts aux méthodes ludiques, tout en dirigeant les cavaliers en herbes, en fin d'année au passage des "galops".
Elles auront appris la joie d'avoir des amis avec la même passion, les franches rigolades lors de promenades houleuses, la joie d'avoir son poney préféré, les stages et l'ivresse d'être d'une certaine manière libérées des parents, le chagrin d'un poney qui meurt de colliques, la peur de sauter l'énorme oxer, l'excitation de finir son parcours sans faute bien que les filles n'ont jamais fait de compétitions (contre notre morale, imposer 5 tours au même poney avec des cavaliers différents, les enfants ne pouvaient ni le préparer, ni le soigner après l'effort d'où une intense frustration). Les préparatifs et la fête du club font qu'elles gardent les meilleurs souvenirs comme le fait d'avoir invité à la maison tous les copains cavaliers de la reprise.

El Gato et Cheyenne se prêtant au jeu de la découverte, parce qu'Amélie comme Audrey sont parfaitement conscientes qu'elles ont une immense chance d'avoir deux chevaux et elles ont voulu la faire partager à leurs amis. Ainsi, ils ont manipulé les chevaux, appris la différence par un jeu avec toutes les sortes de selles que nous avons, seller en amazone, seller pour une rando, seller pour une compétition. Si certains reconnaissaient les guêtres, fontes et fourches étaient inconnues de leur vocabulaire comme remettre un fer ou demander la révérence. Je suis bien certaine qu'ils n'oublieront jamais cette journée avec El Gato et Cheyenne.

Pour ma part, j'ai retrouvé dans les tribunes les mêmes motifs qui plusieurs années avant m'avaient fait fuir ce genre d'endroit. Snobisme, commerce, mais aussi je me suis retrouvée avec des mères qui avaient abandonné l'équitation suite à leur mariage ou leur grossesse et qui projetaient sur leur enfant, leur rêve enfui. Prodiguant conseils et semonces à volonté lorsque l'enfant n'était pas à la hauteur, achetant le super poney conseillé par le moniteur, sautant les étapes de l'épanouissement à cheval et passant Galop après Galop, pour en arriver à revendre le poney, pas assez grand pour le futur champion qu'elles avaient engendré. Achetant un jeune cheval de 3 ou 4 ans, s'asseyant sur le vieil adage "à jeune cavalier vieux cheval "; pour se retrouver avec un enfant qui a de très mauvais résultats scolaires, qui snobe tous ces anciens camarades restés au rang de petits cavaliers de club. Et enfin, le résultat ne se faisant pas attendre le jeune cheval si bien dressé, s'est transformé en animal odieux, irrespectueux de son cavalier et de sa mère qui passe tous les jours faire son pansage et qui essaye vainement de se souvenir comment on longe un cheval sans que celui se transforme en fou furieux, pour que le petit puisse faire sa reprise le soir même. Ce cheval sera revendu au club pour faire la meule, ayant perdu sa confiance en l'humain. La mère dépitée inscrira son enfant dans un club de foot ou de gym. Heureusement, ce n'est pas une généralité, mais ces dames sont souvent celles qui veulent commander et gérer les activités du club, ce qui fait fuir les autres membres.

Quand nous sommes arrivés, personne ne savait que nous avions 2 chevaux, j'avais bien demandé aux filles de m'en parler qu'à leurs meilleur(e)s ami(e)s avec naturel car c'est certain que leur situation ferait envie à leurs camarades, et les inviter à la maison pour partager un moment avec nos deux gros gâtés serait la meilleure solution pour tout le monde.

Les parents qui n'avaient ni chevaux, ni connaissance dans la matière étaient très agréables et il était facile de discuter en toute intélligence avec eux : au fil des heures de cours, j'ai pu donner des conseils et surtout les rassurer et leur expliquer la psychologie du cheval et pourquoi un tel réagissait ainsi alors qu'un autre faisait ça, je me suis fait ainsi quelques amis.

Pour l'autre catégorie, les parents propriétaires et les propriétaires tout simplement, il y avait une barrière, et cela m'amusait de leur manque d'évolution depuis 1970, ça n'avait pas changé, pas de cheval, pas de valeur. Il n'y avait qu'une très grande dame, qui venait très tôt, tous les matins pour monter son Anglo-arabe Madour. Cette cavalière avait près des 80 ans, fine, élégante, distinguée, modeste, avec des valeurs et une philosophie proches de ce que je ressentais. J'étais très attirée par son travail de haute école, voire intimidée par tant de classe et de technique. Nous arrivions au club avec une bonne heure d'avance pour la voir évoluer, comme je savais qu'elle n'aimait pas le public, je lui ai demandé la permission de la regarder. Depuis ce jour, j'ai eu l'immense privilège de devenir l'amie de Madame Reboul, elle m'a donné tous ses secrets de dressage, nous avons partagé les nouveautés que je voulais lui montrer sur sa Madour, adorable mais avec un caractère de "cochon" (très protecteur envers sa cavalière) j'étais arrivée à faire de la décontraction manuelle de la tête de cette jument juste par des attouchements ; il faut savoir que pendant des mois, dès que je m'approchais trop de sa cavalière qui faisait son pansage, c'était des dents que je voyais, et de grands yeux qui roulaient tout blancs, oreilles couchées. Le message passait et Madame Reboul en était ravie car elle était d'une ouverture d'esprit comme j'en ai rarement rencontré.

J'avais aussi sympathisé avec l'instructeur très formé au dressage, et j'ai pu amener mes chevaux pour des stages Galop 7 et 8 pour El Gato, CSO et dressage avec examen et je faisais des stages avec Cheyenne Galop 6 dressage et obstacles. Le fait d'être venue au club avec mes chevaux, a fait que dès ce moment là beaucoup de gens ont commencé à vouloir me dire bonjour mais aussi à discuter avec moi et quand j'ai amené ma quarter horse, j'ai hélas senti que l'on me portait un intérêt qui n'avait aucune importance pour moi, un cheval, ce n'est ni une somme d'argent, ni un faire valoir. Quelle joie, de mettre en selle en fin de reprise, pour faire sécher mon cheval, une camarade de mes filles sans cheval ou sans poney, le regard brillant de joie de l'enfant et la gratitude des parents étaient pour moi, le plus beau geste. Après chaque fin de séance, mes chevaux remontaient dans le camion même si je revenais le lendemain, ils venaient de faire des efforts pour me faire plaisir et les laisser sur place seuls en milieu inconnu, les aurait purement et simplement punis. Je préférais les savoir tranquilles à la maison quitte à avoir deux heures de trajet en plus tous les jours.

Bref, cette expérience était positive pour perfectionner ma technique, j'ai même fait un stage avec Philippe LIMOUSIN écuyer du Cadre Noir, dirigeant les Sauteurs en Liberté à Saumur. C'est El Gato qui a fait le stage, malheureusement ce grand homme n'a pas plu à mon cheval, lui il préférait de loin notre instructeur avec qui, il faisait au galop des changements de pied au temps, c'est notre instructeur qui a débloqué notre bagarre dans laquelle, nous étions plongés lui et moi depuis des mois, pour le piaffer. Il a fallu peu de temps à Monsieur Charanton qui a monté et appris à El Gato (un des rares cavaliers adultes que Gato accepte sans faire l'étalon sur son dos), puis il m'a montré comment s'y prendre avec lui, c'était formidable. Hélas, Madame Reboul est partie au Paradis, j'ai abandonné les reprises des filles et comme M. Charanton est parti dans un club très loin, je n'ai plus jamais refait de stage et c'est regrettable car on apprend tous les jours et lorsqu'on est seule, il faut bien l'avouer, on perd peu en efficacité, mais beaucoup en position et estétique.

RETOUR DE PROMENADE

AMELIE SUR MISTIGRIS

AUDREY SUR BENJI

LES PONETTES PREFEREES

VITAMINE avec Amélie
DADEN avec Audrey
Reprise d'obstacles Amélie et Vitamine
Reprise d'Amélie
AU CLUB QUE LA FETE COMMENCE

ET ENFIN

L'enfant timide du début se transformera sous vos yeux en superbe cavalier.
Vous oublierez vite ses moments d'angoisse, quand il arrive trop vite sur l'obstacle sans étriers, et qu'il crie "Maman au secours !" . Vous oublierez aussi ces longues heures d'hiver aux quatre vents dans les tribunes, les pieds et les mains gelés. Il a grandi votre petit.

Mais les poneys eux, ne grandissent pas. Alors soit on passe aux reprises à cheval, soit on rentre à la maison.

ON Y A GAGNE ASSURANCE ET ENVIE D'ALLER PLUS LOIN.

MAMAN EST FIERE

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