NOEL 2012

1 an

Il m'est encore difficile de parler de mon cheval, les dernières diapos que je viens de scanner sont si éloquentes que je pourrais refaire la même page que celle qui vous a annoncé son décès. Mais je vais essayer de trouver le courage d'aller plus loin et de vous conter quelques petites histoires vécues avec lui.

 

 

Il était une fois un cheval ... disons différent.
Je tenais une poignée de diapos dans la main et un geste malencontreux me les a fait échapper sur le sol. Ainsi je les ramasse une à une, à chacune d'elle dans un ordre totalement différent des dates auxquelles elles ont été prises, je me souviens.

 

El Gato est arrivé un mois après la naissance de notre fille ainée Amélie,

Nous allions tous les jours le voir à Comboire, il a assisté aux premiers pas de notre petite fille et il faut bien le dire, il était un parfait stimulant pour avoir envie de marcher. Combien sont les enfants qui auraient aimé avoir un cheval dans leur berceau.

ah celle là aussi je m'en souviens bien c'était en 88, avril 88, la naissance de notre 2ème fille. Pendant l'accouchement et les 5 jours de clinique, j'avais confié Gato à ma meilleure amie, elle est venue tous les jours le sortir en liberté car Monsieur n'était pas décidé du tout à se laisser monter par des étrangers même connus quand je n'étais pas là, chose que j'ignorai vraiment. Puis il lui en a fait voir de toutes les couleurs, ronflant, jouant les entiers, et surtout n'aimant pas trop son copain, il n'a rien trouvé de mieux de le laisser gentiment rentrer dans son parc puis ... de le pourchasser rien que ça, le gentil garçon a passé le mur du son en escaladant le portail sans mettre les mains, la peur aidant... C'était du El Gato tout craché, bien dans sa tête avec ses idées, il n'était pas le cheval de n'importe qui, il nous avait choisi

Audrey trouvait toujours le moyen de faucher El Gato quand il nous attendait pour une ballade. Elle l'aurait fait passer par un trou de souris. Un jour alors qu'il était en liberté dans le jardin, on ignore encore comment elle s'y est prise, mais elle l'a fait mettre à genou, et à grimper sur son dos par ses propres moyens, et c'est comme ça de la fenêtre de la cuisine que j'ai vu mon petit bout chou, sur le grand dadé... qui se balladait tranquilement , il prenait son rôle de nounou très à coeur mais ce jour là personne ne lui avait demandé ça...

Tous les dimanches, on aimait être tous ensemble... en famille
partie prenante entière de notre famille, Gato recadre à la moustache Audrey, "Maman t'a t'elle autorisé à jouer dans la piscinette en robe ???"

c'était l'âme de notre maison, son gardien, regarde cette photo, et les larmes reviennent.
Il était toujours là, au repas de midi comme pour le reste, c'était nous qui étions en box et lui de passage ...

à tout regarder quand je faisais le repas. Quand nous avons enfin emmenagé dans notre nouvelle maison. Il n'était pas question de le laisser chez le paysan qui le gardait, il a suivi. Cela a été camping pendant quelques mois, mais qu'importe il était avec nous et ça, ça valait tout. Faire partie de la famille au même titre que les chiens ou les chats.

unique ? non, Amélie lui montre les chevreuils dans la forêt en face, et il les regarde. Il avait le même statut que les autres membres de la famille.

en hiver il dormait dans son box, qui était à l'origine le garage, en dehors des 4 murs, il ne faisait pas si chaud que ça au box, mais malheur si j'oubliai la couverture, notre chambre juste au dessus, à minuit et que j'hennis, je tape du pied... réveil en sursaut, y a un problème, je descends vite en chemise de nuit et pépère qui module un petit hennissement, "Ben t'a rien oublié peut-être ??" ... oups la couvrante, désolé pépère... et 2 mn plus tard couché sur un bon matelas de paille, couvert "Gato ...heureux !!!"

pourtant il travaillait comme un vrai cheval, on le montait, le longeait, les longues rênes, le travail à pied appris pour ma part lors des fins de grossesse où je ne pouvais plus monter. Et franchement ne le trouvez vous pas beau.

vie de famille, le jardin était assez moche mais qu'importe on était ensemble et c'est l'image que j'avais quand j'étais petite, avoir son cheval c'était ça d'abord.

puis ça, apprendre aux filles à monter, plus gentil que lui...
le seul hic c'est que les filles n'ont jamais pû le commander.

Comment pouvez vous demander à votre cheval qui a materné pendant des années vos deux trésors, de les laisser le commander ?

dès qu'elle était sur son dos, El Gato avait le pli du soucis, Audrey dépassait tout juste de la selle, son rôle était d'en prendre soin, au grand dam de la jeune cavalière. Intrépide, plusieurs fois elle lui demandait le galop, nous doublait Amélie et moi et malgré mon ordre de revenir à sa place derrière, que néni... j'appelais donc El Gato, avec un HO GATO et derrière... Le cheval pillait, et ramenait la petite à sa place, celle-ci tempêtait et boudait pour le reste de la ballade, "c'est pas juste..."

Câline pour Amélie et Gato pour Audrey les deux seuls chevaux en qui j'avais assez de confiance pour leur laisser mes filles sur le dos. L'accident ce n'est pas qu'aux autres que ça arrive et les imbéciles fleurissent même au fin fond de la montagne. J'ai eu la grande chance de les avoir et de réaliser mon rêve d'enfant, me promener avec mes enfants à cheval.

l'amazone a été une étape très importante de ma vie, avec un si beau cheval que pouvais-je rêver de mieux, Audrey ses mes genoux et du coup, un Gato très à l'écoute

car tout gentil qu'il est, c'est un cheval très intelligent, et délicat à la monte, il ne supportait pas le mauvais, mais le modeste il acceptait...donc les enfants ça allait bien, mais les adultes trop prétentieux, il avait le chic pour les remettre à leur place en jouant les étalons, plus d'un n'arrivait pas à comprendre les 2 facettes de ce cheval, pourtant ils sont nombreux comme lui à être gentil avec des enfants différents et à en faire voir de toutes les couleurs avec de bons vaniteux de tout âge...

J'en ai couché plus d'un cheval, pour le spectacle et le fun, mais Gato j'ai jamais pû. Comme je m'y suis toujours prise en douceur, je n'ai jamais insisté.
Là que se passe t'il, il s'était gavé toute la nuit avec du maïs de Charlotte (sa copine oie) et le matin gros bobo au ventre, bonne collique, en jeune propriétaire, j'ai pensé t'a fait l'idiot et bien diète, je ne savais pas que l'on pouvait mourir de ce genre de collique aussi. Le pauvre il s'est vidé pendant 2 jours, mais courageux, il est sorti dans le jardin et c'est fait discret, moi j'était très en colère... mais même avec le ventre qui gargouillait, et la diarhée, je le savais combattant. La deuxième fois où j'ai pû le carresser couché, est le jour où après 28 ans de vie ensemble, le véto l'a endormi dans mes bras...

comment un cheval si beau, a t'il attéri chez nous, le maquignon qui nous l'avait vendu, avait une très mauvaise réputation et pendant 3 longues années, j'avais peur que quelqu'un ne vienne nous dire mais c'est mon cheval qui a été volé. Car le dit maquignon nous l'a fait passer pour un cruzado puis un trotteur mais il n'avait pas les papiers. Je venais de perdre le cheval dont j'avais la charge depuis 10 ans, juste une semaine après la naissance d'Amélie, ce qui avec le baby blue avait entrainné une méchante dépression. Le but était d'acheter un cheval pour Gabriel, avec un oeil de boucher, je l'avais éplucher sous toutes les coutures, 3 ans, l'oeil, vif, il courtisait les juments, gentil tout en ayant très peu d'éducation, parfait pour mon mari.

Moins de 15 jours après et un mari au tapis, j'ai compris qu'El Gato m'avait choisi...

le chantier de la maison, où n'importe qui aurait eu peur de l'accident, mais voilà Gato en avait dans la tête, et faire plaisir à Amélie était un de ses jeux préférés.

par contre un étranger arrive sur le chemin, comme les 2 chiens et l'oie, il monte la garde et impressionnant personne n'osait entrer sans qu'on soit là... surtout les gitans et autres prédateurs à 2 pattes. Ca c'est un plus, je vous l'assure.

cette photo aussi est porteuse d'une petite histoire. J'ai réussi à monter sur Gato jusqu'à 5ème mois de ma grossesse, mais on faisait des arrêts "pipi" tous les 15 mn environ. Là c'est juste après ma sortie de clinique et même si j'allaitais, je voulais absolument remonter, attention je ne parle pas d'équitation mais mon cher cheval me promenait gentiment, sans trop me secouer, sauf que..... tous les quarts d'heure pile poil, il s'arrêtait à nos "petits coins" nature pour la..... pause pipi...j'avais beau lui dire que j'étais vide... il a mis un certain temps à accepter.

quelle belle expression n'est-ce-pas ?

là c'est le comédien que vous voyez. Il a été l'acteur, non non pas cheval cascadeur dans un film mais bien acteur.

Il devait représenter un soldat mort à la guerre et qui c'était réincarné en cheval... il a pris son rôle au sérieux, sauf que....
"Je ne veux pas rester tout seul avec ces gens et leurs gros appareils." tout cake qu'il était, il n'a jamais voulu que je m'éloigne et moi je ne faisais pas partie du scénario, du coup, j'ai eu la super place, dans ses cuisses, sous le ventre et pendant que l'actrice lui déclamait son amour perdu, lui gonfler d'orgueil, moi priant qu'il n'est pas une ... petite envie... un très très bon souvenir.

soldat réincarnait en cheval, tout dans le regard...

et zou on rejoue les commères avec la chienne Polka

en voilà une autre de photo qui représente mon rêve de petite fille.
C'est mon école, où combien de fois la maitresse me disait : "Marie-Hélène arrête de rêver par la fenêtre et reviens avec nous", moi je rêvais que je me promenais et qu'un vieux monsieur me donnait son beau cheval à moi, petite fille de mécano sans trop de sous.
Et un jour....

C'est moi, qui suis arrivée à cheval devant Mon école, car mes 2 filles s'y trouvaient, je ne dirais jamais assez merci à Annie, leur instit et directrice qui m'a permis de réaliser encore un rêve. Bien sur le passage du portail a été très difficile, une sorte de gros ... comment dire ... sanglot, parti de mes tripes et remonter en un fleuve de larmes avec l'impossibilité d'aller plus loin, j'en ai lâché Gato qui lui ... sentait.... et il est rentré dans la cour, et à la troisième fenêtre du rez-de-chaussée il a entré la tête, son Amélie se trouvait juste de l'autre côté et comme il se déplaçait comme un chat, personne ne l'avait entendu arriver. Dans un tourbillon, qui m'a permis de reprendre mes esprits, les enfants sont tous sortis, normalement j'étais venue pour parler des chevaux à une classe, et c'est toute la super école de Malhiver et 100 enfants qui ont voulu tout savoir sur ce visiteur peu commun.

On se souviendra, que malgré des barrières de sécurité, un petit élève avait échappé à la surveillance de l'aide maternelle et s'est retrouvé sous le ventre de Gato qui se tenait gentiment derrière mois et écoutait mes explications certainement. Un silence pesant c'est fait d'un coup, tout mon petit public muet, les maitresses toutes pales... que ce passe t'il ? l'aide maternelle en bégayant me montre du doigt le ventre du cheval, et là je comprends... un gros bisous sur les naseaux et je tends la main au petit lou qui jouait les sonneurs de cloches avec la queue de Gato. Ensuite j'ai expliqué que ce cheval était différent, qu'il avait l'habitude d'une autre petite fille qui lui en faisait voir aussi, et surtout, si tous ils le trouvaient merveilleux et bien qu'ils ne mangent plus jamais du cheval, car des El Gato il y en a partout à condition de savoir leur donner la vie qu'is méritent. Faut dire que leurs parents m'ont fait la gueule pour certains pendant longtemps, car plus jamais le cheval n'a fait partie de leur repas. Et aujourd'hui encore, je rencontre ses jeunes adultes qui me parlent encore de Gato, le cheval de l'école.

les piques niques du dimanche, ou comment allier passion et famille. Oui j'aurai pû être sur des rectangles à faire des spectacles ou autres, mais j'ai préféré me consacrer aux miens, ce qui n'a absolument pas déranger notre cheval.

Amélie sur El Gato et Audrey sur son papa

et nos amis, toutes n'avaient pas notre chance d'avoir leur propre cheval, qu'à cela ne tienne, j'organisais des sorties où Gato avait la charge de l'intendance "bébé" pot de chambre compris, et on n'a pas renoncé aux joies d'être entre amis pour faire de super ballade.

hiver 90 , un temps de cochon pendant 3 semaines, neige neige neige

pour l'hiver 90, il a du donner un coup de main à la maisonnet, impossible de venir en voiture et les courses sont lourdes, alors quelques allé-retour de la voitur à chez nous et enfin, nous voilà parait pour quelques temps. Là je me souviens de notre voisin, paysan, qui a pris peine de nous voir dans plus d'un mètre de neige, il est venu nous faire avec le godet de son tracteur une petite trace pour permettre à Gato de sortir du box, nous aider et surtout se dégourdir les jambes... merci Paul

regardez la hauteur de neige par rapport aux roues du tracteur...

on grandit vite, Amélie s'applique avec Gato, hélas mon cheval obéit à la voix et il nous a fallu tout un stratagème pour lui embrouillait l'esprit et qu'elle puisse agir avant lui.

du camping, pas de dalle pour le moment, un garage divisé en deux, le box où Charlotte (l'oie) dormait avec Gato jusqu'au jour, ou plutot la nuit il lui a marché dessus et cassé la patte, réveiller en pleine nuit, peur en entendant les cris stridents de l'oiseau, pauvre Charlotte sur le flanc; un cheval repentit comme s'il disait : "ben je dormais et j'ai oublié... désolé !)

Téléphone en pleine nuit donc au véto de garde, un gros c.n qui me conseille de manger mon oie...
je décide donc de saouler celle-ci au vin rouge, quand sa tête dodeline bien, je réduis la fracture... à la John Wayne, et bandage. Elle dormira dans une grande caisse mais dans l'autre partie du garage, ils se verront mais plus personne ne marchera sur quelqu'un, Charlotte n'en a jamais voulu à Gato, et ils ont encore passé de très bons moments ensemble.

Voici une autre photo remplie de souvenir. Nous avions, enfin j'ai eu l'idée d'aller à Uriage les Bains pour un concours, et même si on me voit en jupe culotte, je n'avais pas encore la chance d'avoir une selle à fourches. Bref Uriage est à .... 35 km de la maison, et seule je suis partie sur les chemins, dans une aventure frisant, je peux le dire maintenant "l'insouciance" en une journée, je lui ai imposé un aller-retour. Tout c'est super bien passé, même qu'un monsieur nous a tanné pour acheter Gato a un prix défiant le refus, mais bien sur refus il y a eu.

A notre retour, à 12 km de la maison et surtout 800 m de dénivelé, un violent orage, nous impose de nous glisser dans un abri bus, 3/4 d'h de pluie battante, la famille est au 36è dessous, personne ne sait où on se trouve car pas de portable à l'époque (1992), moi je hais les orages qui me térorisent, mais là j'avais mon cheval, rien ne pouvait arriver. J'étais parfaite consciente que je lui avais demandé un très gros effort pour faire toute cette route, que ces muscles devaient commencer à faire mal, mais Gato était le genre de cheval qui se donnait à 100% jusqu'à la mort, je le disais souvent qu'heureusement il n'était pas dans de mauvaises mains. Donc quand les éclairs ont céssé, sous une pluie drue, mon imper sur le cheval que je voulais protéger, moi à pied, trempée comme un rat, on est remonté par les sentiers et la forêt. On a souffert mais ni lui ni moi n'avons pipé mot, on voulait rentrer à la maison et on est rentré. Un voisin nous a vu passer, voir l'imper sur le cheval et moi ruisselante, il m'a dit quelques temps après que là il avait compris ma façon de vivre ma passion et l'amour que l'on avait l'un pour l'autre. C'est que j'étais si fière de monter MON cheval au milieu d'autres cavaliers et que c'était Gato qui attirait le plus de regard d'admiration.

quelques années avant, de retour de Paris et du haras de la Cense, Amélie balladait Gato comme on promène son chien.

toujours en éveil, on adorait jouer à cache cache mais trop rapide et malin pour moi, j'ai toujours perdu...

ça faisait seulement 1 mois qu'il était arrivé dans notre famille, jeune gringalet, qui ne savait pas faire grand chose, mais qui je l'espère à eu une vie comme tous les chevaux mériteraient d'avoir.

Audrey se plaignait de ne pouvoir brosser que les jambes de Gato alors on a pris pendant un mois, la petite Morgane, et sous la surveillance du grand, les petits se sont bien amusés.

coup classique, complicité, je sais que cette photo en fait rêver plus d'un. Combien d'entre vous, ont le projet de construire et d'avoir le cheval qui participe au repas comme ça. A savoir que Gato prenais doucement la chaise haute (à roulette) et l'attirait à lui pour mieux aider Audrey à finir son assiette.

je m'étais limitée à ces photos du dessus pourtant en voici encore d'autres qui vous permettrons, si jamais il le fallait de mieux comprendre ma relation avec ma moitié.

AVANT : il ne savait pas sauter, énorme, sauf quand on sait que c'est un ex trotteur.

les quelques rares reprises que j'ai fait au club des filles, Gato en a surpris plus d'un, mon travail progressif, et lent, a donné de très bons résultats, il n'a fait que 3 fois dans sa vie un parcours à 1.10 m peut-être qu'il aurait fait plus mais pas moi, je ne voulais pas qu'il se fasse mal et moi j'ai "la trouille" pour lui et donc je ne saute plus, même si j'ai trouvé un vrai plaisir de faire ça avec lui sans avoir une miette d'angoisse, avec une confiance sans limite, jamais je n'aurai fait ça même avec un vieux routier de club, à savoir que j'ai refait ce parcours en amazone, sans photographe, en douce, mais j'ai été prise en flag et l'instructeur et le moniteur ont été bien déçue que je ne réitère pas mon "exploit".

comme toujours il adorait faire la révérence, même à 10 m de moi, il le faisait à la demande, en plus il marchait naturellement au pas d'école dans le pré. La classe quoi !

nous étions sur un nuage, tous les soucis, les ennuis restaient sur terre et moi sur son dos... je volais, je vivais, le bonheur quoi !

le passage du galop 7, je n'étais pas partante du tout, mais grâce à Alain, c'est un très bon souvenir.
Au club, tout le monde aimait El Gato, à commencer par les juments avec son odeur d'herbes sauvages, son doux regard, c'était un tombeur. Jean Mi me préparait une stalle, mais Gato n'aimait pas être attaché, il voulait pouvoir sentir ses voisins, dont Roxane la belle noirette, raide dingue du touriste. Le seul hic, c'est que je ne devais pas disparaitre de son champ de vision. Tant qu'il me voyait tout allait bien, on arrivait une grosse heure avant le début du stage et on avait le temps de se remettre du trajet, car on rentrait tous les jours à la maison, pas question de le laisser au box, car c'était la ... fanfare, des hénissements à crever les tympans. D'ailleurs un matin, très discrètement je l'avais laissé avec ses potes, et j'étais allée voir la reprise précédent notre cours. Un ou deux hénissements, rien de grave si ce n'est qu'Alain râlait car il n'arrivait pas à se faire entendre de ses élèves, puis le silence, trop contente, enfin il a compris... Nous étions 4 élèves dans un angle du manège à regarder la séance, enfin 4 ... 5 l'instructeur me fait signe de me retourner... et nez à naseaux, le fanfaron était tout petit, tout discret comme un chat et regardait lui aussi la leçon... panique dans ma tête, car pour rentrer dans le manège à cet endroit, il fallait passer par un minuscule couloir carrelé de la sellerie...et comme à la maison, sous le regard ébahit de mes collègues, je lui dis : "dehors, tu sors comme tu veux, mais je ne veux plus te voir là..." n'y croyant absolument pas, mais à la surprise générale, il enclenche la marche arrière et ressors de l'impasse sans toucher une selle, sans glisser, aussi délicatement qu'il est venu... du coup, il a été attaché et on a appris à supporter ses hénissements de plainte.

Il faisait rêver plus d'un cavalier avec sa longe sur le dos, il montait tout seul dans notre camion, quand je lui disais à la maison...

le travail en liberté, m'a donné beaucoup de joie, surtout si l'on sait qu'en 1986 ce n'était pas encore à la mode et les gens du spectacle n'étaient pas encore trop connus.

le bonheur ça se partage, après l'école, voici les jeunes de la reprise de poney d'Amélie, voir le cheval autrement qu'en club, une journée remplie de joie et de découverte.

moi "Reviens !"

Gato : "Non tu as monté cet idiot d'étalon, je suis faché"

un de ses rares défauts, il ne supportait pas que je m'occupe de chevaux entiers, les hongres et juments ça passaient, mais les étalons, niet, nada, c'était la guerre, il allait jusqu'à casses les barrières et se battre comme un chien avec l'intrus qui avait osé lui prendre... ma petite personne.

Heureusement, l'étalon en question, gentil palomino, était plus obéissant que le diable et j'ai pû les séparer, pour éviter le massacre, mais j'ai eu droit à la soupe à la grimace pendant une semaine.

 

le rêve de toute maman cavalière, mais pourtant qui mieux qu'une cavalière connait les risques de monter à cheval, pendant des années j'ai sillonné les chemins de notre coin avec les filles, et comme je le disais plus haut, comme El Gato j'étais en soucis et l'immense joie du rêve s'est transformé en angoisse perfide qui faisait que je n'ai pas pu profiter autant qu'il aurait du être de ces belles ballades. Rien de grave n'est jamais arrivé, même le jour où on a été coincé par des sentiers dammés par des 4x4, et devenu des pistes de glace où les chevaux ne pouvaient plus se tenir debout. La solution a été de faire descendre les filles à pieds les 400 m de glace et un à un Gato en premier puis Caline sont descendus comme ils pouvaient pour rejoindre les enfants. Il n'y a que Cheyenne, gros bébé de 5 ans avec peu de neurones, qui a réussi à descendre sur les fesses juste dans mon dos, car il m'était impossible de la lâcher sinon dieu sait les bétises, style strike... qu'elle aurait aimé faire

la montagne, il est passé par des sentiers de chèvre, sans jamais rechigner.

la seule qui était autorisé à manger sa ration, car son 2ème défaut était de ne pas partager sa gamelle... un vrai tête de cobra sauf là avec sa Charlotte.

j'en aurais des tonnes à dire, à écrire sur mon petit cheval, je suis partagée entre les sourires de ses facéties et les larmes imposées par son absence... pourtant par temps de brouillard, au fond du jardin, je l'imagine jusqu'à le voir, je sais qu'il veille sur nous, mais j'aurai tant aimé qu'il connaisse Quentin.

Tu sais mon petit Gato, Quentin a la fibre, il a le don, je sais, je le sens et je ferai tout ce que je peux pour que Vialenn soit une super trotteur comme toi tu l'as été.

 

 

retour page 1 HOMMAGE A EL GATO l'année dernière je ne pouvais absolument pas écrire un mot mais les photos parlent d'elles mêmes.

 

il se peut que mes doigts ont croché et qu'il y a des mots mal écrits, merci de le dire, car personne à la maison ne peut m'aider à la correction et vous comprendrez pourquoi.