BANDOLIM alter real
C'est avec plaisir que je vais écrire quelques lignes sur notre histoire débutante. J'ai eu la coup de coeur pour lui, mais j'ai différé son achat car je le trouvais trop jeune ( 2 ans ). Mais c'était toujours lui qui revenait dans mes pensées en allant voir d'autres jeunes chevaux à vendre. Finalement, j'ai sauté le pas et je ne le regrette aucunement. Je me suis offert le plus beau cadeau de Noël qu'une passionnée de chevaux puisse espérer.Deux ans après le décès de ma chère Célia dans les circonstances atroces que tu connais, j'étais prête à recommencer une autre histoire. Néanmoins, ma jument ne me quitte pas et j'ai tous les jours une pensée émue pour elle. Combien j'aurais aimé qu'elle puisse assurer l'éducation du petit jeunnot...
son papa Bau sous la selle de l'écuyer Felipe Gracissa école de
Lisbonne.
Les quelques mois déjà passés avec Bandolim nous ont permis
de tisser des liens de confiance et de respect réciproque.
Le poulain a du caractère, il est courageux et volontaire, ce qui se
transforme parfois en entêtement. Dans ce cas, il faut simplement se montrer
plus persévérant que lui.
J'ai commencé à lui faire découvrir les 7 jeux de Parelli,
aidée par la méthode de la Cense et une amie plus expérimentée
que moi en matière d'éthologie. Bandolim y répond très
bien. Il est toujours en demande de nouveautés, ce qui nous incite à
faire preuve d'imagination et nous ne sommes pas trop de deux pour ce faire.
Il assimile très vite mais s'ennuie tout aussi rapidement ! A nous de
varier les exercices pour qu'il reste "connecté" avec l'être
humain.
J'ai abordé le travail en liberté dans un manège bien clos
il y a deux semaines : nous parvenons à rester en phase ensemble et à
travailler pendant un quart d'heure. Au delà, il lui faut une pause "
défouloir", où il va faire quelques cabrioles afin de jeter
son feu.
Il va au pré avec une jument de 15 ans, à qui il voue une amitié
très forte. Je tente d'éviter qu'il ne développe de l'hyper-attachement
en l'emmenant régulièrement en promenade seul. Le pauvre doit
alors faire un gros effort sur lui-même pour se prendre en charge, et
affronter tous les aléas d'une région très urbanisée,
mais c'est aussi cela, grandir...Dans ce cas de figure, le travail éthologique
effectué à l'écurie s'avère extrêmement utile
pour parvenir à capter son attention et à le rassurer en détournant
son esprit de sa copine de pré, restée à l'écurie.
De semaine en semaine, il prend de l'assurance et marche d'un très bon
pas, ce qui me maintient en bonne forme physique. Je suis ravie de l'état
de ses sabots : il a une très bonne corne, et passe avec aisance sur
tout type de terrain. Je vais donc le laisser pieds nus, pour son plus grand
confort et pour la légèreté de ses allures.
LE TRAVAIL A PIED EST LE TRAVAIL LE PLUS INTELLIGENT POUR EDUQUER UN CHEVAL Marie-Hélène
NOUS ALLONS SUIVRE AVEC PASSION BARBARA AVEC SON MAGNIFIQUE ALTER REAL
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Journal de Bandolim- juin 2009
Le poulain profite actuellement du pré le matin avec une jument de 15
ans, qui est devenue sa grande copine. Il est rentré au box à
la mi-journée, pour lui éviter les grosses chaleurs et les insectes
qui vont avec
Il a d'ailleurs horreur des taons, qui le rendent extrêmement
nerveux.
Comme je le craignais, il a développé un hyper attachement vis à vis de la jument. C'est ainsi qu'il refuse d'être seul au pré, même lorsque je reste pour lui tenir compagnie. J'en ai fait l'expérience : il devient hystérique et passe au travers de la clôture électrique pour rentrer au triple galop, et a même chuté dans le tournant en arrivant à l'écurie. Il s'est complètement éraflé l'épaule et l'avant-bras et démis pas mal de choses au niveau du dos ( l'ostéopathe est passé le voir dans la semaine qui a suivi ), mais cela aurait pu être beaucoup plus grave, surtout avec la proximité de la route. Pourtant, lorsque je le fais brouter seul dans ce même pré, mais en le tenant à la longe, il ne cherche aucunement à rejoindre la jument. J'en conclus que son attachement à mon encontre n'est pas encore suffisamment bien ancré pour qu'il puisse se passer de longe Je ne peux malheureusement pas le mettre avec d'autres chevaux au pré, car ses autres compagnons d'écurie sont tous ferrés. De plus son pré donne sur la forêt, il n'y a pas de vue sur d'autres chevaux non plus.
Dans le travail, il progresse bien. Nous continuons à effectuer les exercices éthologiques de base, ainsi que la désensibilisation. Il se montre toujours aussi volontaire et impétueux. Son énergie débordante est impressionnante et parfois un peu difficile à canaliser. Il est aussi très joueur et espiègle, toujours à l'affût d'une facétie à faire.
Nous faisons de nombreuses promenades à pied, sans la présence de sa copine de pré, et il affronte toute nouveauté avec beaucoup d'aplomb : il finit toujours par aller de lui-même vers ce qui l'a effrayé de prime abord. Il est d'ailleurs très drôle : il approche du " monstre " à pas comptés, en exagérant ses gestes, au ralenti et en rouant l'encolure, comme pour tenter d'impressionner cet ennemi imaginaire.
Au niveau du débourrage proprement dit, il accepte la selle aux trois allures, avec les étriers qui brinqueballent le long de ses flancs. D'ailleurs, il a déjà goûté aux étriers :alors qu'il était sellé, il en a pris un en bouche pour jouer et a réussi à se le coincer entre les barres !
Il y a quelques jours, je me suis hissée à plat ventre sur son dos, à l'arrêt. J'ai fait de même sur les deux côtés plusieurs fois de suite. Il était très sage mais assez contracté, c'est pourquoi je ne lui ai pas demandé de marcher. Je préfère progresser très lentement dans chacune des étapes pour éviter qu'il ne se mette dans un état émotionnel qui l'empêche de réfléchir. Il est assez coutumier du fait : lorsqu'il ne comprend pas ce que je lui demande et que j'insiste, il a très vite tendance à s'énerver, à fuir au galop et là, il passe " en zone rouge " et il redevient un animal de fuite, gouverné par son instinct. Je veux à tout prix éviter cela.
Journal de Bandolim- Juillet 2009
Ce mois-ci, Bandolim a dû se familiariser
avec un nouveau copain de pré, puisque la jument avec qui il partageait
la pâture a quitté la pension pour une mise à la retraite
définitive.
En ce qui concerne le débourrage proprement
dit, le poulain m'accepte sur son dos au pas et au trot. Il obéit
aux ordres du longeur et je suis en mesure de passer les transitions descendantes
de l'arrêter sans l'aide de la personne à pied, uniquement
au poids du corps et à la voix. Par contre, je n'ai pas encore
la direction. |
Journal de Bandolim - août 2009
Le débourrage se poursuit à doses homéopatiques
à raison d'une séance montée par semaine, d'environ
15 à 20mn. Il assimile très vite et coopère toujours
aussi bien. Je le monte en licol éthologique, auquel il répond
bien. Je parviens à le diriger en autonomie au pas, à l'arrêter
et à repartir. Nous nous promenons toujours aussi souvent en longe et les promenades
deviennent de plus en plus agréables en ce qui me concerne, car
le poulain est de plus en plus sage et s'en remet de mieux en mieux à
moi lorsqu'il rencontre une situation inquiétante. Il respecte
mon espace personnel en toutes circonstances.
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Journal
de Bandolim- septembre 2009
D'ailleurs, lorsqu'il estime que le temps de pré est trop long, il défonce les clôtures et rejoint les autres chevaux de l'écurie, en venant brouter le long de leurs paddocks. Pourtant, il a un copain de pré ( qui reste sagement dans la pâture, lui ) ; le pré est ombragé et je lui donne une ration de foin en supplément pour compenser l'herbe devenue rare en cette fin de saison particulièrement sèche Le pré est clôturé avec du ruban large sur deux hauteurs, le ruban du haut atteint 1m20 et la batterie réglée au maximum. Je crois que pour la saison prochaine, je vais devoir investir dans une batterie " gros gibier ", car le poulain sursaute à peine lorsque je lui fais toucher le fil, alors qu'il est très agacé lorsqu'une simple mouche se pose sur lui. J'ai lu une étude
très intéressante sur un forum dédié aux chevaux,
qui indique la durée et les différentes étapes de
la croissance du jeune cheval. On y apprend notamment que l'ossification
du squelette se fait par strates en partant du bas, ce qui signifie que
la dernière partie à se consolider est le dos. A la détente en liberté, il part systématiquement à faux une ou deux fois avant de donner un départ au galop à gauche correct. J'ai montré le poulain à un vétérinaire-ostéopathe, qui a diagnostiqué et levé toute une série de blocages dus à un disfonctionnement intestinal causé au départ par un traumatisme ( coup de pied ou chute ). Néanmoins, le problème perdure J'hésite donc à le galoper monté, sachant qu'il ne parvient déjà pas à s'organiser lorsqu'il est en liberté. Je le monte en licol éthologique, et il y répond très bien. Mais sur les carrés de dressage, l'usage du licol étant interdit, il va donc falloir que le petit Bandolim s'habitue au mors. Dans le travail à pied, je lui ai mis le filet avec un mors droit en résine, en lui laissant le licol . La première fois, il n'a pas cessé de machouiller et a cherché à le repousser hors de la bouche. La seconde fois, il a gagné en tranquilité au niveau de sa bouche, mais n'accepte aucune action de rênes. La troisième fois, il m'a donné un semblant de flexion à pied sur l'action d'une rêne, que je double avec celle sur le licol pour faciliter la compréhension et éviter toute défense. Je continue à lui mettre le mors environ une fois par semaine, pour du travail à pied. Je le monterai en filet lorsque l'acceptation de l'embouchure sera acquise. La perte des dents de lait doit lui causer quelques désagréments en bouche, car il crache parfois de petits " coussins " de foin, indiquant qu'il se tapisse l'intérieur des joues. Il a vu le dentiste ce printemps, qui m'a indiqué que de nombreuses dents de lait allaient encore tomber. Cela peut aussi expliquer sa relative intolérance au mors. |
les copains masqués... |
Bandolim progresse bien dans son apprentissage et
le beau temps de ce début d'automne lui permet d'aller tous les jours
au pré, ce qui est indispensable pour son équilibre émotionnel.
En effet, il est débordant d'énergie et éprouve le besoin
quotidien de pouvoir gambader et caracoler en tous sens.
J'appréhende la période hivernale, lorsque le pré ne sera
plus accessible et qu'il ne lui restera pour toute aire de jeu qu'un paddock
Je continue à le monter une fois par semaine.
Il assimile la leçon précédente sans effort, et intègre
chaque semaine de nouvelles choses.
J'ai remarqué qu'il se porte bien au trot, dans une cadence régulière
et active. Par contre, je suis obligée d'utiliser beaucoup mes jambes
pour le pas. Il a encore besoin de l'aide d'une personne à pied pour
partir au galop du trot mais ensuite, il se gère sans se laisser porter
par les aides du cavalier. J'envisage de lui faire une petite leçon de
jambes au pas pour le convaincre d'avancer sans être sollicité
à chaque foulée.
Il effectue de bonnes transitions du pas au trot et inversement, ainsi que du
galop au trot : il suffit de se redresser et de lui indiquer par la voix l'allure
souhaitée.
Sur les conseils de l'éthologue qui vient une fois par mois, j'utilise
le licol éthologique par dessus lequel je lui ai mis le filet avec un
mors en résine. Je travaille en tenant les rênes de corde et celles
en cuir, mais en évitant d'ajuster ces dernières car il a une
bouche très délicate et à chaque action il a tendance à
manifester son inconfort. L'idée est de lui faire accepter en douceur
l'action sur les commissures. J'avais débuté avec un mors en caoutchouc
souple, mais il l'a complètement cisaillé en seulement deux séances.
L'éthologue l'a aussi monté, elle le trouve souple dans sa locomotion
et de bonne composition. C'est vrai qu'il fait des efforts pour comprendre ce
qu'on attend de lui et qu'il apprend très vite.
Parallèlement, je continue à travailler à pied et à aller souvent en promenade avec lui. Il y a encore du chemin à faire ( c'est le cas de le dire ) pour qu'il parvienne à contenir ses émotions : lorsqu'il est inquiet, il prend sur lui dans un premier temps, mais on sent qu'il bouillonne intérieurement et qu'à un moment ou à un autre, cette énergie accumulée va sortir sous une forme explosive. Si l'endroit le permet, j'anticipe ce débordement imminent en mettant le poulain au travail sur un cercle au trot ou au galop, mais selon les cas, je ne dispose pas forcément de la place nécessaire Les promenades sont donc assez sportives, surtout pour moi ! Par contre, je suis subjuguée par la qualité de ses allures lorsqu'il est dans cet état d'esprit : il se grandit, monte son garrot et prend à la fois du rebond et de l'amplitude. A l'avenir, si je parviens à retrouver cela sous la selle et à la demande, je serai une cavalière comblée !
Journal de Bandolim - novembre 2009
Dans le travail monté,
il est toujours aussi volontaire et de bonne composition. L'éthologue lui a proposé
sa première séance d'obstacle en liberté. Le poulain
a été formidable : il n'a manifesté aucune inquiétude,
il est allé sauter plusieurs fois un obstacle isolé, en
toute confiance, sur mes indications, et aux deux mains. J'étais
fière de lui.
Non, je ne pratique par l'hyperflexion, mais seulement les gratouilles à la crinière ! |
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