BANDOLIM alter real

C'est avec plaisir que je vais écrire quelques lignes sur notre histoire débutante. J'ai eu la coup de coeur pour lui, mais j'ai différé son achat car je le trouvais trop jeune ( 2 ans ). Mais c'était toujours lui qui revenait dans mes pensées en allant voir d'autres jeunes chevaux à vendre. Finalement, j'ai sauté le pas et je ne le regrette aucunement. Je me suis offert le plus beau cadeau de Noël qu'une passionnée de chevaux puisse espérer.Deux ans après le décès de ma chère Célia dans les circonstances atroces que tu connais, j'étais prête à recommencer une autre histoire. Néanmoins, ma jument ne me quitte pas et j'ai tous les jours une pensée émue pour elle. Combien j'aurais aimé qu'elle puisse assurer l'éducation du petit jeunnot...



son papa Bau sous la selle de l'écuyer Felipe Gracissa école de Lisbonne.


Les quelques mois déjà passés avec Bandolim nous ont permis de tisser des liens de confiance et de respect réciproque.
Le poulain a du caractère, il est courageux et volontaire, ce qui se transforme parfois en entêtement. Dans ce cas, il faut simplement se montrer plus persévérant que lui.
J'ai commencé à lui faire découvrir les 7 jeux de Parelli, aidée par la méthode de la Cense et une amie plus expérimentée que moi en matière d'éthologie. Bandolim y répond très bien. Il est toujours en demande de nouveautés, ce qui nous incite à faire preuve d'imagination et nous ne sommes pas trop de deux pour ce faire. Il assimile très vite mais s'ennuie tout aussi rapidement ! A nous de varier les exercices pour qu'il reste "connecté" avec l'être humain.
J'ai abordé le travail en liberté dans un manège bien clos il y a deux semaines : nous parvenons à rester en phase ensemble et à travailler pendant un quart d'heure. Au delà, il lui faut une pause " défouloir", où il va faire quelques cabrioles afin de jeter son feu.

Il va au pré avec une jument de 15 ans, à qui il voue une amitié très forte. Je tente d'éviter qu'il ne développe de l'hyper-attachement en l'emmenant régulièrement en promenade seul. Le pauvre doit alors faire un gros effort sur lui-même pour se prendre en charge, et affronter tous les aléas d'une région très urbanisée, mais c'est aussi cela, grandir...Dans ce cas de figure, le travail éthologique effectué à l'écurie s'avère extrêmement utile pour parvenir à capter son attention et à le rassurer en détournant son esprit de sa copine de pré, restée à l'écurie. De semaine en semaine, il prend de l'assurance et marche d'un très bon pas, ce qui me maintient en bonne forme physique. Je suis ravie de l'état de ses sabots : il a une très bonne corne, et passe avec aisance sur tout type de terrain. Je vais donc le laisser pieds nus, pour son plus grand confort et pour la légèreté de ses allures.

 

LE TRAVAIL A PIED EST LE TRAVAIL LE PLUS INTELLIGENT POUR EDUQUER UN CHEVAL Marie-Hélène

 

NOUS ALLONS SUIVRE AVEC PASSION BARBARA AVEC SON MAGNIFIQUE ALTER REAL


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Journal de Bandolim- juin 2009


Le poulain profite actuellement du pré le matin avec une jument de 15 ans, qui est devenue sa grande copine. Il est rentré au box à la mi-journée, pour lui éviter les grosses chaleurs et les insectes qui vont avec…Il a d'ailleurs horreur des taons, qui le rendent extrêmement nerveux.

Comme je le craignais, il a développé un hyper attachement vis à vis de la jument. C'est ainsi qu'il refuse d'être seul au pré, même lorsque je reste pour lui tenir compagnie. J'en ai fait l'expérience : il devient hystérique et passe au travers de la clôture électrique pour rentrer au triple galop, et a même chuté dans le tournant en arrivant à l'écurie. Il s'est complètement éraflé l'épaule et l'avant-bras et démis pas mal de choses au niveau du dos ( l'ostéopathe est passé le voir dans la semaine qui a suivi ), mais cela aurait pu être beaucoup plus grave, surtout avec la proximité de la route. Pourtant, lorsque je le fais brouter seul dans ce même pré, mais en le tenant à la longe, il ne cherche aucunement à rejoindre la jument. J'en conclus que son attachement à mon encontre n'est pas encore suffisamment bien ancré pour qu'il puisse se passer de longe…Je ne peux malheureusement pas le mettre avec d'autres chevaux au pré, car ses autres compagnons d'écurie sont tous ferrés. De plus son pré donne sur la forêt, il n'y a pas de vue sur d'autres chevaux non plus.

Dans le travail, il progresse bien. Nous continuons à effectuer les exercices éthologiques de base, ainsi que la désensibilisation. Il se montre toujours aussi volontaire et impétueux. Son énergie débordante est impressionnante et parfois un peu difficile à canaliser. Il est aussi très joueur et espiègle, toujours à l'affût d'une facétie à faire.

Nous faisons de nombreuses promenades à pied, sans la présence de sa copine de pré, et il affronte toute nouveauté avec beaucoup d'aplomb : il finit toujours par aller de lui-même vers ce qui l'a effrayé de prime abord. Il est d'ailleurs très drôle : il approche du " monstre " à pas comptés, en exagérant ses gestes, au ralenti et en rouant l'encolure, comme pour tenter d'impressionner cet ennemi imaginaire.

Au niveau du débourrage proprement dit, il accepte la selle aux trois allures, avec les étriers qui brinqueballent le long de ses flancs. D'ailleurs, il a déjà goûté aux étriers :alors qu'il était sellé, il en a pris un en bouche pour jouer et a réussi à se le coincer entre les barres !

Il y a quelques jours, je me suis hissée à plat ventre sur son dos, à l'arrêt. J'ai fait de même sur les deux côtés plusieurs fois de suite. Il était très sage mais assez contracté, c'est pourquoi je ne lui ai pas demandé de marcher. Je préfère progresser très lentement dans chacune des étapes pour éviter qu'il ne se mette dans un état émotionnel qui l'empêche de réfléchir. Il est assez coutumier du fait : lorsqu'il ne comprend pas ce que je lui demande et que j'insiste, il a très vite tendance à s'énerver, à fuir au galop et là, il passe " en zone rouge " et il redevient un animal de fuite, gouverné par son instinct. Je veux à tout prix éviter cela.

 

Journal de Bandolim- Juillet 2009

Ce mois-ci, Bandolim a dû se familiariser avec un nouveau copain de pré, puisque la jument avec qui il partageait la pâture a quitté la pension pour une mise à la retraite définitive.
Les présentations ont été faites d'abord dans un paddock attenant à l'écurie et sous surveillance. Le premier jour, les deux chevaux se sont flairés et n'ont pas manifesté d'agressivité l'un envers l'autre, en dehors de quelques couinements. Au bout de deux heures, ils ont retrouvé leurs boxes respectifs. Le lendemain, les deux chevaux ont été remis au paddock ensemble. Le nouveau copain est plus âgé et d'un tempérament dominant. Bandolim, en demande de câlins, a essuyé un refus qu'il n'a pas compris. Il a insisté et son congénère est passé de la simulation de ruade à une véritable ruade. Le poulain s'est rebellé avec fureur et l'a poursuivi en tentant de lui mordre la croupe, essuyant du même coup une série de ruades dans le poitrail, lesquelles ont toutes fait mouche.( Heureusement que la propriétaire du cheval adulte avait accepté de le faire déferrer des postérieurs. Malgré cela, j'ai dû appliquer pendant plusieurs jours de la crème cicatrisante sur les plaies du poulain.) Evidemment, je n'ai rien pu faire pour les séparer, les deux galopaient en tous sens. Lorsqu'ils se sont calmés, je les ai observé : chacun est allé dans un coin et ils se sont superbement ignorés durant tout le reste de l'après-midi.
Le lendemain, en accord avec la propriétaire, nous les avons mis ensemble en pâture, sous haute surveillance. Ils ont brouté, chacun dans un coin. Au fur et à mesure de la journée, ils se sont rapprochés de plus en plus, jusqu'à brouter côte à côte. Au bout d'une semaine, ils sont devenus vraiment copains et se font régulièrement des gratouilles mutuelles. A mon sens, c'est une bonne chose que Bandolim se frotte à l'autorité d'autres chevaux, cela lui permet de tester les limites.


Dans ses relations avec les êtres humains il est de moins en moins envahissant et de plus en plus respectueux, tout en restant curieux de tout et intéressé par ce que les humains font. Il aimerait participer aux travaux d'écurie : il saisit le manche de la pelle et du balai pour aider à faire le box, il transporte les seaux. Il manifeste ainsi qu'il existe, au cas où par hasard on l'oublierait…Lorsque je ramasse les crottins sur la pâture, il me suit pas à pas.( Je préfèrerais pour ma part qu'il m'indique plutôt où ils se trouvent…)
Bandolim continue à faire régulièrement de grandes promenades en main et il gagne en assurance. Il n'appelle plus les autres chevaux en quittant l'écurie. Par contre, je remarque qu'il est un peu sensible des pieds antérieurs si la promenade dure plus d'une heure. Les terrains sont caillouteux, avec souvent de petits graviers et autres remblais assez agressifs pour la corne. Je vais voir avec le pareur pour lui trouver une paire d'hipposandales bien adaptées à sa morphologie.

En ce qui concerne le débourrage proprement dit, le poulain m'accepte sur son dos au pas et au trot. Il obéit aux ordres du longeur et je suis en mesure de passer les transitions descendantes de l'arrêter sans l'aide de la personne à pied, uniquement au poids du corps et à la voix. Par contre, je n'ai pas encore la direction.
Je ne lui ai pas encore présenté de mors, il obéit très bien avec le licol éthologique. Je suis en mesure de l'arrêter à tout moment en le mettant en flexion et en desengageant les hanches par une jambe isolée. Il faut dire qu'il a été préparé avec soin et progressivité au sol, en pratiquant les 7 jeux de Parelli. Il est donc habitué à céder à la moindre pression, qu'elle soit exercée sur le licol ou sur son corps.
Afin d'avoir un avis d'une professionnelle, je vais présenter Bandolim le mois prochain à une jeune monitrice formée à la Cense. J'espère ainsi avoir des conseils et des pistes pour poursuivre l'éducation du poulain.

Journal de Bandolim - août 2009


Dans son physique, Bandolim a profité de l'été pour prendre de l'épaisseur : il s'est éclaté au niveau du poitrail. Moralement, il a tissé de solides liens d'amitié avec son compagnon de pré, ce qui lui équilibre bien le caractère, d'autant que ce dernier est plus âgé de 6 ans et a une personnalité bien trempée. C'est lui qui est le chef du mini troupeau, même s'il a dix centimètres de moins au garrot. Les deux chevaux sont inséparables sur la pâture et ils ont reçu deux surnoms tirés de Lucky Luke : Joe et Awrell . Personnellement, je joue le rôle de Ma Dalton, qui veille au bien être des deux loustics .
Je suis soulagée de ne plus avoir à gérer les périodes de chaleur d'une jument, car ce bougre de Bandolim est encore très très chaud lorsque les juments de l'écurie émettent leurs phéromones sexuelles…J'espère que ce comportement d'entier s'estompera bientôt.

Le débourrage se poursuit à doses homéopatiques à raison d'une séance montée par semaine, d'environ 15 à 20mn. Il assimile très vite et coopère toujours aussi bien. Je le monte en licol éthologique, auquel il répond bien. Je parviens à le diriger en autonomie au pas, à l'arrêter et à repartir.
Par contre, il est assez froid aux jambes. A mon sens, c'est dû au manque de motivation : il ne comprend pas pourquoi il faut avancer sans but dans le manège. J'envisage lui installer prochainement un parcours avec des cônes et des barres par terre pour matérialiser un but à atteindre, en lui donnant du confort lorsque chaque exercice sera réussi.
Au trot, j'ai encore besoin d'un longeur , mais plus pour longtemps. Je n'ai pas encore galopé monté, car en liberté, il manifeste depuis quelques semaines des difficultés à partir au galop à gauche : il part soit à faux, soit désuni. Cela n'est pas normal pour un cheval avec un équilibre naturel comme le sien. Je mets cette gêne sur le compte de la croissance et j'y travaille en tentant de le mettre dans les meilleurs conditions pour un départ correct : dans un coin du manège, avec un trot pas trop rapide et en manifestant bruyamment mon approbation lorsqu'il part à juste. Ce qui fait beaucoup rire les éventuels spectateurs ! Néanmoins, j'ai la nette impression que nous progressons dans le bon sens.

J'ai fait appel à une éthologue pour avoir son avis sur l'éducation donnée au poulain. Elle a confirmé ce que j'avais ressenti : Bandolim n'a pas encore intégré qu'il était hongre. Il manifeste le caractère d'un entier, ce qui doit me conduire à redoubler de vigilance et de rigueur dans l'ensemble des exercices au sol comme monté.

Nous nous promenons toujours aussi souvent en longe et les promenades deviennent de plus en plus agréables en ce qui me concerne, car le poulain est de plus en plus sage et s'en remet de mieux en mieux à moi lorsqu'il rencontre une situation inquiétante. Il respecte mon espace personnel en toutes circonstances.
J'ai été particulièrement fière de lui lorsqu'il a accepté de traverser une rivière, alors que j'empruntais dans le même temps la passerelle pour piétons qui surplombait largement le cours d'eau, me contentant de lui indiquer la direction avec la main qui tenait l'extrémité de la longe de 7 mètres.

 

Journal de Bandolim- septembre 2009


Toujours une vie de poulain pour Bandolim, qui va au pré, fait des promenades en main, des séances de travail/jeux à pied et une séance montée par semaine. Je suis obligée d'alterner beaucoup, car il s'ennuie extrêmement rapidement, même au pré !

D'ailleurs, lorsqu'il estime que le temps de pré est trop long, il défonce les clôtures et rejoint les autres chevaux de l'écurie, en venant brouter le long de leurs paddocks. Pourtant, il a un copain de pré ( qui reste sagement dans la pâture, lui ) ; le pré est ombragé et je lui donne une ration de foin en supplément pour compenser l'herbe devenue rare en cette fin de saison particulièrement sèche…Le pré est clôturé avec du ruban large sur deux hauteurs, le ruban du haut atteint 1m20 et la batterie réglée au maximum. Je crois que pour la saison prochaine, je vais devoir investir dans une batterie " gros gibier ", car le poulain sursaute à peine lorsque je lui fais toucher le fil, alors qu'il est très agacé lorsqu'une simple mouche se pose sur lui.

J'ai lu une étude très intéressante sur un forum dédié aux chevaux, qui indique la durée et les différentes étapes de la croissance du jeune cheval. On y apprend notamment que l'ossification du squelette se fait par strates en partant du bas, ce qui signifie que la dernière partie à se consolider est le dos.
http://forum-acheval.net/topic.asp?TOPIC_ID=35741
Cela me conforte dans l'idée de ne pas le monter beaucoup afin de le laisser grandir harmonieusement.
Bandolim mesure actuellement 1,595m au garrot, ce qui signifie qu'il a pris 2,5 cm en 6 mois.

A la détente en liberté, il part systématiquement à faux une ou deux fois avant de donner un départ au galop à gauche correct. J'ai montré le poulain à un vétérinaire-ostéopathe, qui a diagnostiqué et levé toute une série de blocages dus à un disfonctionnement intestinal causé au départ par un traumatisme ( coup de pied ou chute ). Néanmoins, le problème perdure…J'hésite donc à le galoper monté, sachant qu'il ne parvient déjà pas à s'organiser lorsqu'il est en liberté.

Je le monte en licol éthologique, et il y répond très bien. Mais sur les carrés de dressage, l'usage du licol étant interdit, il va donc falloir que le petit Bandolim s'habitue au mors. Dans le travail à pied, je lui ai mis le filet avec un mors droit en résine, en lui laissant le licol . La première fois, il n'a pas cessé de machouiller et a cherché à le repousser hors de la bouche. La seconde fois, il a gagné en tranquilité au niveau de sa bouche, mais n'accepte aucune action de rênes. La troisième fois, il m'a donné un semblant de flexion à pied sur l'action d'une rêne, que je double avec celle sur le licol pour faciliter la compréhension et éviter toute défense. Je continue à lui mettre le mors environ une fois par semaine, pour du travail à pied. Je le monterai en filet lorsque l'acceptation de l'embouchure sera acquise.

La perte des dents de lait doit lui causer quelques désagréments en bouche, car il crache parfois de petits " coussins " de foin, indiquant qu'il se tapisse l'intérieur des joues. Il a vu le dentiste ce printemps, qui m'a indiqué que de nombreuses dents de lait allaient encore tomber. Cela peut aussi expliquer sa relative intolérance au mors.

les copains masqués...

Journal de Bandolim- octobre 2009

Bandolim progresse bien dans son apprentissage et le beau temps de ce début d'automne lui permet d'aller tous les jours au pré, ce qui est indispensable pour son équilibre émotionnel.
En effet, il est débordant d'énergie et éprouve le besoin quotidien de pouvoir gambader et caracoler en tous sens.
J'appréhende la période hivernale, lorsque le pré ne sera plus accessible et qu'il ne lui restera pour toute aire de jeu qu'un paddock…

Je continue à le monter une fois par semaine. Il assimile la leçon précédente sans effort, et intègre chaque semaine de nouvelles choses.
J'ai remarqué qu'il se porte bien au trot, dans une cadence régulière et active. Par contre, je suis obligée d'utiliser beaucoup mes jambes pour le pas. Il a encore besoin de l'aide d'une personne à pied pour partir au galop du trot mais ensuite, il se gère sans se laisser porter par les aides du cavalier. J'envisage de lui faire une petite leçon de jambes au pas pour le convaincre d'avancer sans être sollicité à chaque foulée.
Il effectue de bonnes transitions du pas au trot et inversement, ainsi que du galop au trot : il suffit de se redresser et de lui indiquer par la voix l'allure souhaitée.
Sur les conseils de l'éthologue qui vient une fois par mois, j'utilise le licol éthologique par dessus lequel je lui ai mis le filet avec un mors en résine. Je travaille en tenant les rênes de corde et celles en cuir, mais en évitant d'ajuster ces dernières car il a une bouche très délicate et à chaque action il a tendance à manifester son inconfort. L'idée est de lui faire accepter en douceur l'action sur les commissures. J'avais débuté avec un mors en caoutchouc souple, mais il l'a complètement cisaillé en seulement deux séances.
L'éthologue l'a aussi monté, elle le trouve souple dans sa locomotion et de bonne composition. C'est vrai qu'il fait des efforts pour comprendre ce qu'on attend de lui et qu'il apprend très vite.

Parallèlement, je continue à travailler à pied et à aller souvent en promenade avec lui. Il y a encore du chemin à faire ( c'est le cas de le dire ) pour qu'il parvienne à contenir ses émotions : lorsqu'il est inquiet, il prend sur lui dans un premier temps, mais on sent qu'il bouillonne intérieurement et qu'à un moment ou à un autre, cette énergie accumulée va sortir sous une forme explosive. Si l'endroit le permet, j'anticipe ce débordement imminent en mettant le poulain au travail sur un cercle au trot ou au galop, mais selon les cas, je ne dispose pas forcément de la place nécessaire…Les promenades sont donc assez sportives, surtout pour moi ! Par contre, je suis subjuguée par la qualité de ses allures lorsqu'il est dans cet état d'esprit : il se grandit, monte son garrot et prend à la fois du rebond et de l'amplitude. A l'avenir, si je parviens à retrouver cela sous la selle et à la demande, je serai une cavalière comblée !

Journal de Bandolim - novembre 2009


L'exceptionnelle douceur de ce mois de novembre a permis à Bandolim d'aller tous les jours au pré et de s'y rouler copieusement dans la boue. Seule l'étrille américaine, maniée vigoureusement, parvient à décoller l'argile de sa robe d'hiver.
Il change de silhouette, il s'affine un peu et prend de la musculature au niveau de l'arrière-main.
Son caractère s'affirme, il est toujours aussi joueur et attachant mais avec de temps en temps un côté fantasque et capricieux que je n'apprécie guère, et qui le rend assez imprévisible. Il faut être toujours à 100% de ses moyens lorsqu'on le côtoie, car il sent la moindre faille et s'y engouffre.
Heureusement qu'une amie de longue date, qui possède un feeling particulier avec les chevaux m'aide grandement. Je partage l'éducation de Bandolim avec elle et nous ne sommes pas trop de deux !

Dans le travail à pied, le galop à gauche est désormais acquis, il part systématiquement à juste. Je suis très satisfaite de l'intervention du vétérinaire-ostéopathe, qui a réussi à débloquer la locomotion du poulain à main gauche.

Dans le travail monté, il est toujours aussi volontaire et de bonne composition.
Il rechigne un peu au moment de lui introduire le mors dans la bouche alors que je prends toujours mille précautions pour ne pas le brusquer. J'ai tenté de lui donner un sucre en même temps que le mors mais il le recrache.
Pourtant, il commence doucement à accepter l'action de la main. Je continue cependant à agir sur le licol en première intention, puis j'y ajoute l'action sur la rêne de filet. A l'occasion d'une promenade, alors que les rênes étaient totalement détendues, il a beaucoup joué avec son mors et passé plusieurs fois la langue par dessus. J'ai remonté un peu le mors d'un trou pour la leçon suivante, en espérant que cela le dissuade de recommencer…
Il manifeste une bonne impulsion, même au pas, sans être passé par une leçon de jambes.
Au trot, il se déplace spontanément dans une cadence très régulière, ce qui est vraiment rare pour un jeune cheval.
Il ne prend pas encore le galop seul : il faut l'aide d'une personne à pied avec la chambrière pour le départ. Ensuite, il tient son galop sur les indications du cavalier. Il manifeste une bonne aisance à main droite, mais est un peu plus rigide à main gauche, où il aurait tendance à vouloir repasser au trot.
Les transitions descendantes se font à la voix.
D'une semaine sur l'autre, ses progrès sont tangibles.

L'éthologue lui a proposé sa première séance d'obstacle en liberté. Le poulain a été formidable : il n'a manifesté aucune inquiétude, il est allé sauter plusieurs fois un obstacle isolé, en toute confiance, sur mes indications, et aux deux mains. J'étais fière de lui.
J'ai simplement un bémol à exprimer concernant la durée de la séance. Il a enchaîné les sauts, alors qu'une démarche plus respectueuse aurait consisté à arrêter dès qu'un saut était satisfaisant au trot puis au galop et à chaque main. J'aurais dû faire cesser l'exercice, mais je me suis basée sur les indications de la professionnelle. Le soir même, le poulain était très courbatu ainsi que les deux jours qui ont suivi. Nous avons donc outrepassé ses limites physiques. Je m'en veux de ne pas avoir osé dire " stop ". En tout cas la générosité de Bandolim dans le travail ne fait pas de doute, à moi de modérer les exigences à l'avenir…

 

Non, je ne pratique par l'hyperflexion, mais seulement les gratouilles à la crinière !

 

 

JOURNAL DE BANDOLIM - DECEMBRE 2009

Nous voilà plongés en hiver, avec des températures négatives même en journée et plus d'accès au pré depuis le 11 décembre pour Bandolim.
Les paddocks sont gelés et leur sol très inégal. Le poulain doit donc se contenter de une à deux sorties quotidiennes au manège et de promenades en main lorsque l'état des sols le permet … J'essaie de varier au maximum les activités que je lui propose, mais ce n'est pas évident.
J'alterne travail en liberté, barres au sol, saut en liberté, travail avec la longe de 3.5 m et celle de 7 m, et séances où il est monté.

Le coquin est extrêmement chaud et son tempérament énergique exige de pouvoir s'exprimer. En liberté, il fait des bonds, sauts de mouton et lançades dignes des chevaux de rodéo. Afin qu'il s'échauffe un minimum, je le marche en main 10 mn avant de le lâcher. Ces quelques minutes me paraissent une éternité tant il bouillonne d'énergie contenue à mes côtés.

Dans le travail en liberté, le point le plus important consiste à le convaincre de respecter mon espace personnel : il empiète régulièrement sur celui-ci et tente de se rapprocher de moi en permanence. Il accepte de s'éloigner lorsque je le lui demande, mais si ma vigilance diminue, je le retrouve littéralement collé à mes basques !
C'est ainsi que pendant que je prépare les barres au sol, il tente de passer le dispositif à toute force et n'importe comment, plutôt que d'attendre sagement que tout soit en place. Idem lorsque je prépare un obstacle. Lorsqu'il va sauter, il se précipite ensuite vers moi pour quémander mon approbation et une friandise. Il faut dire que j'étais tellement soulagée de voir que la séance de saut avec la professionnelle ne lui avait pas laissé de mauvais souvenirs que je lui ai donné cette mauvaise habitude de venir chercher du confort après chaque saut. Dorénavant, je l'incite à terminer chaque franchissement par un tour de manège au trot ou au galop et à effectuer un arrêt sur la piste. Ensuite seulement, je vais vers lui pour le féliciter.


Pour lui permettre de rester en contact avec son copain de pré, je les ai lâché ensemble dans le manège, mais Bandolim n'a pas daigné prêter attention à son congénère, il s'est posté à la porte et a regardé à l'extérieur. Les incitations au jeu de son comparse l'ont laissé de marbre. Je vais retenter l'expérience, mais en leur proposant peut-être une activité ludique tel qu'un parcours de débrouillardise avec plots, bâche et barres au sol.


La séance hebdomadaire montée se passe bien, il est attentif. Actuellement, j'ai le sentiment d'être assise sur le troussequin, avec les jambes qui partent en avant. Le poulain est en train de grandir de l'avant-main. Cet été, j'avais fait appel à un sellier pour qu'il vérifie si la selle que je comptais utiliser allait à Bandolim ou s'il fallait en changer rapidement. Il m'a confirmé qu'elle lui convenait même si elle était un peu grande actuellement. Il m'a suggéré l'achat d'un amortisseur en mouton véritable, muni de poches à l'avant et à l'arrière, dans lesquelles on peut glisser un ou plusieurs pads en feutre. Cela permet de faire évoluer l'équilibre de la selle en fonction du développement morphologique du jeune cheval. J'ai rajouté une épaisseur de feutre dans les deux poches arrières et j'ai senti que j'étais mieux positionnée.

Ces derniers temps, Bandolim a du mal à partir au galop monté et à y rester sans l'aide d'une personne à pied qui le suit avec la chambrière ( séance sportive garantie pour l'aide à pied !). J'ai aussi remarqué qu'il s'arrêtait souvent avec les antérieurs sous lui ( en liberté aussi bien que monté ), chose qu'il ne faisait pas précédemment.Je mets cet état de fait sur le compte de la croissance.


Le poulain a de bons pieds, il a une paroi épaisse et une corne solide et élastique. Le pareur est passé au début du mois et il m'a dit qu'une photo de ses sabots postérieurs pourrait servir d'exemple pour un ouvrage sur les " pieds nus ". Idéalement, les antérieurs devraient encore s'élargir au niveau des talons, mais cela ne sera pas facile, car les lusitaniens ont souvent tendance à l'encastelure.
L'entretien de ses pieds est réduit au minimum : je graisse une fois par semaine, été comme hiver, avec un onguent artisanal et c'est amplement suffisant.

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Portraits chevaux