Un cheval d'Amazone en Randonnée sur le Chemin de St Jacques de Compostelle.

Avec mon brave petit cheval Espagnol " Favorito " que je monte souvent en Amazone, je me suis lancée dans la randonnée, mais en cavalière. Cet été nous sommes partis 3 semaines sur le chemin de Compostelle.

C'est un chemin de pèlerinage balisé, qui vous emmène jusqu'en Espagne, à Compostelle, il est emprunté depuis le IXème siècle. Je me suis joins à trois amis passionnés d'histoire, de géographie, qui avaient décidés de faire une partie de cet itinéraire jusqu'à Cahors, c'est-à-dire 350 kms à cheval.
Une bonne organisation s'imposait, pour les gites mais aussi pour les abris des chevaux le soir, et l'intendance qui devait suivre tous les jours, grâce à une amie non cavalière.

Abbaye de Conques


Nous sommes partis de St-Christophe sur Dolaison le 2 juin après avoir visité le Puy en Velay, citée épiscopale magnifique, hérissée de necks volcaniques. Notre parcours était composé de 13 étapes d'environ 30 kms. Chaque étape nous a permis de découvrir des paysages différents. Pâturages parsemés de blocs de granits aux formes bizarres, les fleurs (bruyères, Gentiane, myrtilles), les arbres, le style des maisons changeaient, au fur et à mesure de notre progression. (La Haute loire, la Lozère, l'Aveyron et le Lot) La température également. Sur les plateaux déserts de l'Aubrac à 1290 m d'altitude, il n'y avait que 5°. Téméraire, le cheval de Bernard s'est enfoncé jusqu'au ventre dans une tourbière, mais heureusement il s'en ait bien sorti sans mal. Le soir avons dormi dans une ancienne Domerie des Templiers isolée au sommet de la Margeride (une des plus vieilles montagnes d'Europe). Quelle remontée dans le temps !!


Dans le Gévaudan nous avons rencontré les loups, mais je vous rassure, ils étaient dans une réserve.


Nous sommes passés à Monistrol, le Sauvage, Aumont d'Aubrac, St Côme d'Olt, Golinhac.


Ce GR 65 est assez fréquenté en juin, il est caillouteux et parfois difficile. Les Eglises, les Chapelles, les croix en pierres, ou en fer forgé le jalonnent. A leur base s'amoncellent un tas de petites pierres déposés par les pèlerins " les Jacquets " depuis des années. Nous en avons croisés, en sandales, et le " bourdon " à la main, de tous les horizons, suisses, italiens, hollandais, espagnoles, anglais, etc…… certain seul, à pied, avait déjà parcouru des centaines de kms. D'autres avec ânes, ou chiens, sacs à dos ou valises à roulettes…


La descente sur Conques a été périlleuse, des arbres étaient tombés en travers du chemin, il fallait passer par-dessous ou par-dessus, descendre de cheval à chaque passage difficile entre les rochers. Par moment nous avons dû faire demi-tour et longer la route. Mais la visite de Conques avec son Abbatiale romane et son trésor précieux de l'époque médiévale était incontournable. A chaque gîte nous avons pu déguster des spécialités culinaires, comme par exemple l'Aligot, le bœuf de l'Aubrac, la Fougasse.


Après Conques nous avons poursuivit sur Montredon, Livinhac, Figeac, Espagnac, avons visité le château de Genevières, guidés par le propriétaire lui-même. Que de photos à faire en longeant les gorges vertigineuses de l'Allier et de la Lozère. A Entrayres nous avons pu admirer la réunion de deux fleuves aux couleurs différentes le Lot et la Truyère, rouge et bleu. Pendant l'étape Cabrerets-Arcambal, nous avons pique-niqué dans un " buron " pour nous protéger de la pluie battante. Nous sommes descendus dans les grottes Préhistoriques de Pech-Merle découvertes en 1922. Puis avons visité le village médiéval de St-Cyq-Lapopie (plus beau village de France) accroché à une falaise 100 m au dessus du Lot.

 

Nous avons rejoins la civilisation en arrivant à Cahors le 19 juin par plus de 30° et nous sommes un peu égarés en ville, sous les yeux des touristes surpris de voir des chevaux en plein milieux des ronds points. Cahors et ses bons vins, Cahors et son Pont Valentre de l'an 1308, hanté par le diable.


Après avoir retrouvé le chemin de notre dernier gîte niché sur les hauteurs d'un causse du Quercy, nous avons plongé sans attendre dans une superbe piscine, pour nous reposer de nos émotions, et de nos courbatures. Bien sur, nous avions auparavant, soignés et récompensés de carottes, nos trois amis chevaux (Favorito, Téméraire, et Nomade) qui ont été vraiment exceptionnels dans les moments difficiles, et sans lesquels nous n'aurions pas pu faire cette expérience enrichissante.

Sur le chemin nous n'avons pas rencontré de cavaliers. Juste deux couples avec ânes ou Mulets. Quelques conseils pour ceux qui souhaitent faire cette expérience. Préparez bien votre randonnée dès janvier, pour juin ou septembre. En été il fait trop chaud, et il y a trop de monde sur le chemin. Partez avec des chevaux surs, qui passent bien partout, pour votre sécurité, vous éliminerez les difficultés. Je suis à votre disposition pour vous fournir nos tracés, ou vous conseiller pour les gîtes.


 

 

 

Travail en pierre

Marie-christine