LE JOURNAL DE FOURBURE D'HIDALGO
P 3
JANVIER 2007
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BELLES FOULÉES AVEC DES TEMPÉRATURES HORS NORME MAIS TELLEMENT AGRÉABLES |
Petit casse croûte à la maison |
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Unique ballade de la fin d'année avec Amélie et El Gato devant (on est chef ou on ne l'est pas (pour Gato)) |
et notre amie Pascale à droite avec Sultan. |
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Avant je languissais la fin de l'hiver et le beau printemps
maintenant cette belle saison me fait très peur.
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EDITO FÉVRIER
2007
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Lettre à mon compagnon de douleur Il y a des périodes dans la vie que l'on ne choisit pas, que l'on subit avec plus ou moins de courage. Quand un être qui vous est cher est souffrant c'est difficile à accepter. Les mamans vous le diront quand leur bébé a 40 ° de fièvre même si le médecin dit ce n'est pas grave, on va le soigner, ça vous prend dans les "tripes", on affiche une assurance et un sourire pour le petit qui est bien loin de se représenter la détresse qui se passe dans notre tête et notre corps. Petit enfant petit soucis, grand enfant grand soucis est une ineptie. La maladie sur un être que vous aimez c'est toujours grave. Pour la phrase citée, je dirais plutôt soucis différents car en devenant adulte, l'enfant rencontre d'autres tourments en plus de la maladie. On peut aussi ressentir ce genre d'inquiétude pour nos animaux, sans qu'ils prennent la place d'un humain, on les aime très fort, et la pire chose qu'ils nous font c'est de mourir. Enfants, parents et animaux malades j'ai connu ça comme bien d'entre vous. L'année 2006 m'a particulièrement gâtée, avec l'âge on encaisse moins facilement, les accrocs de la vie, un travail où l'on vous méprise, un papa qui a un cancer, un cheval qui fait une fourbure et en moins d'une semaine c'est la paralysie. Votre corps et surtout votre cerveau dit "STOP". je l'avais bien senti cette sciatique, ces douleurs au dos, mais qu'importe il fallait être là pour les autres... du jour au lendemain tout bascule, en plus de la peur de perdre papa et Hidalgo, j'étais paralysée et incapable de les aider dans leur malheur. J'ai tiré sur la carcasse et contre l'avis médical, j'y ai perdu un pied, et une cheville sans parler de ce qui ne se voit pas : le moral. La famille, les proches ont fait ce qu'ils ont pu, par des mots, des gestes, des présents mais je crois que pour la première fois de ma vie, je suis devenue une autre centaure. Centaure je le suis avec El Gâto, je pense il fait... Mais là je parle de mon Hidalgo, et c'est à lui que s'adresse cette petite lettre. Cheval battu, maltraité, affamé, tu es arrivé à la maison bien pitoyable avec tes grandes oreilles sans cesse en mouvement. Il a fallu du temps et beaucoup d'amour pour essayer de te faire oublier l'homme au bâton. Malgré un petit doute du vétérinaire sur ton
état général (fourreau trop gros, cheval fourbu),
on t'a aimé, choyé, les humains de la maisonnée
comme les autres animaux. Jusqu'à ce jour où ces mêmes sabots t'ont fait
couché sur le flanc et t'ont fait affreusement souffrir. Je ne pouvais pas vraiment t'aider, la facilité : la mort comme trop de pauvres imbéciles le font pour le cheval qui ne peut plus servir, l'euthanasie soulageant la maladie sans espoir de guérison, mais là pour nous deux, il y avait un combat commun, une petite chance de sans sortir, plus grâce à une grande force morale que par les médicaments. Allongé sur le flanc dans le rond de longe, privé de
nourriture ce qui rajoute à cette non compréhension
que je lis dans ton regard... et tu ne comprends pourquoi je suis
à tes côtés toute la journée dans le transat
, allongée aussi. Il ne t'a pas fallu bien longtemps pour comprendre que nous étions devenus compagnons de douleur. Et mieux que personne je savais ce que tu pouvais endurer. On s'aidait mutuellement, tu devais avoir 3 bains froids des pieds par jour , je posais les seaux vides, impossible de me baisser, tu mettais gentiment tes deux antérieurs dans chaque seau, je remplissais au jet et jetais dedans mes plaques bleues de froid. Une simple corde autour du cou, tu aurais pu 100 fois tout arracher et aller brouter, avec mes béquilles j'aurai eu du mal à te récupérer, mais non, tu ne bougeais pas pendant la demi-heure de bain, allongée à tes côtés, je sentais ton souffle chaud dans mes cheveux. On avait nos anges gardiens, les 3 minettes se relayaient pour ne jamais nous laisser seule, Unix (le boxer) sortait tous ses jouets pour nous faire plaisir, Java couchait avec toi la nuit.... Mes larmes et tes légers grognements les ont mis en émoi. Non, je ne donne pas dans l'anthropomorphisme, les humains ont tellement plus de défauts, ce serait les dégrader.... c'est seulement du vécu. Le temps s'est arrêté pendant des semaines, dévoré par la douleur, se collant parfois l'un à l'autre pour respirer le même air, tu étais privé de nourriture et moi je maigrissais en même temps que toi, tu me faisais une petite galipette et moi j'oubliais quelques minutes ma souffrance car l'espoir de la guérison pointait son nez... Un mois, d'une vie hors du temps, mon périple pour descendre les escaliers le matin, afin d'aller te rejoindre dans le jardin, même le soleil nous a aidé, il a toujours été présent ce qui nous a permis d'être tout le temps ensemble, on a lutté ensemble et un jour, tu marchais, tu trottais, tu galopais et tu avais perdu 60 kg en 30 jours, ce jour là pour toi avait sonné "la quille" tu pouvais enfin rejoindre ton compagnon équin, El Gato, qui de son côté était jaloux et boudeur à souhait. Le retour à la vie normale pour toi, ne s'est pas exactement passé comme on aurait pu le penser. Gato est resté en haut du grand parc, méprisant, nous deux à la porte, je t'enlève ton licol, je suis contente pour toi, et en même temps j'ai peur, peur de te retrouver encore couché, peur de te voir boiter, mais aussi peur d'être maintenant toute seule... je ne le savais pas mais j'ai encore de longs mois de souffrance avant d'apercevoir un mieux. Tu restes là, tu me regardes.... oh pas ça Hidalgo, je vais encore pleurer, tu ne bouges pas devant toute cette herbe courte mais verte qui t'attend... non tu attends et c'est moi que tu attends, la douleur me foudroie, je m'allonge par terre devant le parc, tu ne me quittes pas, si j'ouvre tu reviens c'est sûr à la maison, entre la maison et le parc il n'y a que 30 m, mais pour nous deux compagnons de douleur c'est beaucoup, avec beaucoup de courage, j'évite ton tendre regard, je me relève tant bien que mal et je rentre me recoucher. Mon petit cheval blanc, même si je ne peux plus te monter, même si les soins coûtent chers, je ne t'abandonnerais pas, demande à El Gato, ici on assume un cheval jusqu'à la fin de sa vie, sans acharnement thérapeutique, mais avec amour, respect et espoir.
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FÉVRIER
2007
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ATTENTION LE PRINTEMPS ARRIVE VOICI MA FACON DE FAIRE SI CELA PEUT DONNER DES IDÉES A CEUX QUI VIVENT LA MÊME GALÈRE |
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MARS
2007
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Hidalgo a regrossi, avoir un cheval ce n'est pas seulement physique, c'est aussi cérébral. Il faut trouver pourquoi un cheval nourrit qu'au foin reprend du poids, trop de poids. Mon vieux cheval fait le syndrome de Napoléon, (cheval qui
boude son foin, et se plante au bord du parc, comme Napoléon sur
son île d'Elbe, est regarde l'herbe voisine pousser), ça
fait 22 ans que notre Gato nous la joue ainsi, mais fin mars début
avril, avec une météo complètement déréglée,
il a commencé fin janvier... donc il maigrit, par contre le petit
gros prend racine devant le râtelier et mange les deux rations de
foin et.... grossit..... Hidalgo lui en profite et mange matin et soir que du foin, mais les deux rations ou presque soit 12 kg... car élément supplémentaire, un mari apitoyé devant le regard de coker du gros gris... et hop un peu plus de foin encore... DONC PROGRAMME MARS SPÉCIAL PRINTEMPS
Il est clair que priver un cheval de nourriture est un acte assez terrible, de plus les chevaux comme les humains développent l'effet YOYO, et deviennent boulimiques. Faire de l'exercice et contrôler l'apport de nourriture est le meilleur moyen, hélas les chevaux fourbus ont souvent des problèmes de pied et donc on ne peut pas les faire travailler aussi facilement qu'il le faudrait. Hidalgo n'a pas eu de séquelles aux pieds. Les différentes boiteries qu'il a fait dernièrement étaient dues à d'autres causes, on a trop souvent le réflexe de tout coller à la fourbure, la perte d'un fer dans un bourbier peut faire une petite entorse, un mauvais ferrage peut aussi être la cause de la boiterie... J'ai pris le mors au dent suite à pas mal de questions restées sans réponse sur la façon dont Hidalgo était ferré, et j'ai voulu changé de maréchal... Idée géniale que j'aurais dû depuis très longtemps appliquer, Hidalgo mais El Gato ont eu un super ferrage, par un jeune maréchal, avec des méthodes récentes et surtout moins invasives et traumatisantes...
J'ai retrouvé un vrai cheval, plein d'énergie, joyeux d'avoir retrouvé ses sabots... bref on attaque un programme pour faire maigrir, redonner du souffle et reconstruire une bonne musculature... Pour ceux qui suivent ce feuilleton depuis le début, oui je continue ma kiné, 2 séances de 2 h, balnéo, proprio, muscu, et lit... sinon plus de Marie, je marche grâce à mes kinés, et ce nouveau régime de cheval, me met à rude épreuve mais j'espère me cramponner et empêcher une nouvelle crise avec la mise au pré au printemps... mais ça c'est un autre chapitre... on cogite maintenant, le temps sur le grand parc, les histoires de fleurs jaunes etc... |
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PROGRAMME EXERCICES Tous les deux jours : travail en rond
de longe 20 mn la 1ère semaine pas trot et galop selon ma méthode. et pour arriver à travailler au minimum 4 fois par semaine, avec promenade inclus, heureusement ici il y a du dénivelé et ça aide à faire fondre... El Gato est de la partie pour les promenades, les montés ne le dérangent absolument pas, toujours alerte et frais par contre on fait les descentes à ses côtés, son arthrose déformante aux postérieurs le gène bien.
PHOTOS PRISES TOUTES LES SEMAINES POUR VOIR LES POINTS DE GRAISSE DIMINUER C'EST PLUS EFFICACE LES PHOTOS NE MENTENT PAS ET NOUS DONNENT DU RECUL
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