BANDOLIM PAGE 2
Janvier et février 2010
Les successions de pluie, neige et verglas ont écourté
les sorties. Le poulain est saturé de manège, pourtant ce
n'est pas faute d'avoir varié au maximum les activités que
je lui proposais. Bandolim a changé dans sa morphologie : il s'est beaucoup éclaté
au niveau du poitrail et a forci dans ses articulations. Pour la monte,
je jongle avec les padds que je glisse dans l'amortisseur de dos pour
ajuster au mieux l'équilibrage de la selle. |
Journal de Bandolim - Mars et avril 2010
La dentiste est passée, Bandolim avait de nombreuses surdents qu'elle a râpées, ainsi qu'une dent de loup qu'elle a extraite. D'après elle, cette dent de loup a effectivement pu gêner le poulain dans son acceptation du mors. Je lui ai demandé de contrôler l'adéquation du mors actuel à la bouche du cheval, qui lui a paru bonne. Pour que le check-up de printemps soit complet, j'ai aussi montré le poulain au vétérinaire-ostéopathe qui l'avait déjà manipulé en septembre dernier. Il m'a fait remarquer que Bandolim était beaucoup plus sage et calme que l'année passée, ce qui m'a fait plaisir m'a conforté dans ma manière de faire en matière d'éducation équine. L'ostéopathe a retrouvé un dysfonctionnement du caecum déjà présent l'année dernière, qui rend le galop à gauche difficile. Afin d'essayer de modifier le terrain en améliorant le fonctionnement intestinal, j'ai commencé à traiter le poulain à l'homéopathie avec les conseils avisés d'une personne très pointue dans ce domaine. Je continue mes promenades en main avec lui, ce qui lui plaît beaucoup
, notamment parce qu'elles sont ponctuées de pauses " "
brouting ". Il est en général calme, curieux et attentif,
sauf lorsqu'il doit passer à proximité des engins agricoles
Il
a des réactions de terreur qui se manifestent par une fuite éperdue,
que rien n'arrête, pas même la sévérité
du licol Parelli
. C'est ainsi qu'il m'a échappé à
la vue d'un tracteur qui s'approchait et qu'il a tenté de le faire
en contournant une benne agricole stationnée sur un chemin, alors
qu'il s'en était approché sans réticences particulières,
il a brusquement réalisé que l'engin le dominait de toute
sa hauteur, ce qui l'a fait paniquer. Lors de sa fuite, il s'est arrêté
a proximité de la route très passante qui longe l'écurie
.Si cela n'avait pas été le cas, je n'ose imaginer la suite
Les séances montées bi-hebdomadaires se
passent toujours aussi bien. Nous travaillons actuellement la direction
avec le filet, ce qui n'est pas encore acquis. Ensuite, j'irai vérifier
la disponibilité et l'obéissance de Bandolim en promenade.
Verdict le mois prochain ! |
Journal de Bandolim - été 2010 C'est l'été, le farniente est de mise et le respect de la périodicité de ce journal s'en ressent Bandolim passe
toute la matinée au pré, fait une petite sieste en box aux
heures les plus chaudes et une sortie sous forme de promenade en main,
agrémentée de barbotages dans la rivière toute proche
ou de travail léger en fin d'après-midi. Au travail, j'ai la nette impression que le jeune cheval est en remaniement. Sa ligne du dessus s'est allongée et il manque actuellement de force pour me porter au mieux. Lorsque je l'ai acheté, j'avais le sentiment qu'il s'inscrivait dans un carré ; aujourd'hui je dirais qu'il s'inscrit plutôt dans un rectangle. Il a tendance à ambler au pas, ce qui signifie qu'il n'utilise pas correctement son dos. Certains jours, il rechigne un peu à se tenir tranquille au montoir, et ne travaille pas avec sa bonne volonté habituelle. J'évite de trop le solliciter ces jours-là. De toute façon, je ne monte que deux fois par semaine pendant une demi-heure environ. Il accepte très bien son mors, je n'ai qu'à le lui présenter et il le prend de lui-même en bouche. Il le mâchouille encore beaucoup, sauf lorsqu'il est concentré dans son travail. La séance de travail est suivie d'une promenade au pas de 45 mn environ. Il a beaucoup à apprendre de ces sorties, notamment dans la traversée de villages, où la plupart des automobilistes considèrent le cheval comme un simple véhicule et non pas comme un être vivant, susceptible d'avoir des réactions imprévisibles. Dans la mesure du possible, j'essaie de l'habituer à aller en promenade avec et sans un autre cheval afin de ne pas le rendre dépendant de la présence d'un congénère. Jusqu'à présent, Bandolim s'est montré très obéissant et attentif, grâce à la présence à nos côtés d'une amie qui m'accompagne souvent à pied et dont la présence exerce un effet apaisant lorsque l'inquiétude gagne le poulain. Ses sabots non ferrés vont relativement bien même sur les chemins empierrés des alentours. J'ai néanmoins une paire d'hipposandales en réserve, dans le cas où il peinerait de trop.
Journal de Bandolim- Printemps 2012 Quelques nouvelles de Bandolim, dont la vie a changé : il a quitté
la ferme pour un centre équestre, avec de vrais sols équestres
et des structures permettant de bonnes conditions d'exercice. Préalablement
à son départ, il avait déclaré une petite
péri-tendinite, puis une capsulite et je soupçonnais le
mauvais du sol et l'exiguïté de l'aire de travail d'être
à l'origine de ces problèmes. De plus, la qualité
du fourrage s'était vraiment dégradée. Sa copine
de pré étant partie chez un éleveur pour pouliner,
il se retrouvait de nouveau seul, ce qui le perturbait. Il s'était
successivement attaché à des compagnons de pré pour
ensuite en être séparé et il en souffrait
Toutes
ces raisons ont fait qu'il était temps de lui trouver un environnement
plus adapté. |
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Journal
de Bandolim- hiver 2012
Depuis un mois, toutes les
séances ont été exclusivement consacrées à
la mise en avant de Bandolim
. Un gros travail de remise en question des habitudes de la cavalière est donc en cours. De même que je ne dois pas laisser filer les rênes avant d'avoir obtenu une vraie cession de la part de Bandolim, je dois m'astreindre à ne pas le porter dans les jambes. Il faut le laisser se prendre en charge, oser lâcher prise. Voilà qui est d'autant plus difficile que lorsqu'enfin il s'emploie, j'appréhende de perdre cette locomotion si difficilement obtenue Depuis quinze jours, Bandolim a passé un cap : il marche au pas avec franchise. J'ai le sentiment qu'il me porte facilement et avec énergie. Je sens sa ligne du dessus qui ondule, ainsi que la poussée bien nette et alternée des postérieurs. Une amie, qui le travaille plusieurs fois par semaine à la longe et à pied a inclus systématiquement de nombreux mais courts reculers dans ses séances de travail depuis quelques temps, en insistant sur la correction de ces derniers : ils doivent être énergiques en veillant à conserver la rectitude. Elle les fait immédiatement suivre de départs au pas ou au trot qu'elle exige vibrants. Je pense que ce travail à pied n'est pas étranger au progrès que je remarque à la monte. Bandolim a ainsi appris qu'il pouvait engager son bassin. Pour le moment, je me garde bien de demander le reculer monté, tant que le mouvement en avant n'est pas acquis à 100 % !
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Notre tout premier concours avait eu lieu en mars : il était resté très sage, même au paddock, mais pas du tout attentif à mes demandes, constamment derrière mes jambes et insensible au stick. Les notes s'en sont ressenties fortement, puisque l'activité était absente. Comme c'était son premier concours, je n'ai vraisemblablement pas osé le monter énergiquement et ce drôle en a profité pour se traîner. Je ne comprends pas pourquoi Bandolim est aussi peu coopératif, surtout avec les facilités qui sont les siennes : il a un physique taillé pour la discipline du dressage, avec une belle sortie d'encolure, un dos porteur et est particulièrement souple. Accessoirement, il est issu de la lignée prestigieuse des Alter Real et il ne serait pas capable de figurer honorablement dans un concours régional ? Je ne peux m'y résoudre. Mon maître mot devient: LOCOMOTION. Je l'entreprends jusqu'à ce qu'il se mette à l'effort, et me garde de le soutenir et de le porter avec mes jambes. C'est un travail de fond que nous avons poursuivi tout l'été. Il a gagné en autonomie dans son mouvement en avant, mais cela reste fragile, rien n'est acquis. Au travail au sol, il est
plus allant. J'ai la chance d'avoir une amie qui le fait bien progresser
en ce domaine, elle me dit qu'elle ne le touche avec la chambrière
qu'une seule fois par séance, pour lui rappeler qu'il doit se prendre
en charge.
L'été n'a pas été trop pénible pour Bandolim, sa dermite lui a laissé du répit, les applications de Derfen ont été relativement espacées. Nous avons fait de belles promenades avec d'autres chevaux : il adore prendre la tête du groupe et se montre volontaire et (pour une fois ) énergique dans son rôle de meneur. Il est toujours pieds nus, suivi par un pareur naturel, mais sa tendance à l'encastelure subsiste, du fait de l'extrême dureté de ses sabots. Je n'ose même pas imaginer comment seraient ses pieds ferrés Deuxième concours en
toute fin de saison : il m'offre une deuxième place dans la reprise
Amateur 3 A, que nous présentions pour la première fois
! Je suis ravie. Le travail de fond a payé et je me suis résolue
à utiliser des éperons mais uniquement pour les jours de
concours. Cela change incontestablement la donne
Au moment de la
remise des prix, une des juges m'a confié en aparté : "
Madame, vous avez là un bon cheval ". |
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