La mise à genou pose de petits problèmes.

HIVER 2009 15 ANS

Notre vieille fripouille, un oeil de biche mais un caractère de cochon, capable du meilleur comme du pire, poursuivit par tes fantômes espagnols qui revenaient comme ça, sans savoir pourquoi. Tu devenais enrager, mais je te connaissais si bien, que je savais qu'il y avait des jours où on devait te laisser en paix.

Ensuite tu as fait comme El Gato avec nos filles, tu as eu en charge notre Quentin, lors de son combat, et après, tu as veillé sur lui, tu n'a jamais été aussi précautionneux qu'avec lui, un vrai papy gateau à la crème que de la douceur.

les dernières années (on ignorait que c'était les dernières d'ailleurs) tu faisais un hiver vacances et à la belle saison quelques promenades 2 h plus 1 h de pause pique nique, tu adorais ça, on redescendait toujours à pied, ici faut monter sur le plateau Charvet pour avoir du plat, tu t'amusais à faire quelques galipettes et oh surprise tu as mis ton papa par terre, tu as été le premier surpris, avec Vialenn on a bien ri. Puis tu as triché, tu marchais comme un petit vieux, mais vraiment vieux et ton papa n'osait pas te donner de l'allant, donc je t'ai remonté avec plaisir, sans rien dans la bouche et les rênes longues, là tu as repris ton bon pas, et les galops dans les champs quand toi tu le voulais, liberté même monté, on se connaissait tellement par coeur tous les 2. Ca te faisait tant plaisir de mettre la bourre à la Vialenn ... oh c'est court, mais c'était bon...

Je t'avais promis comme à mon El Gato que je ne te laisserai pas souffrir, tu les as collectionné les grosses merdes de maladie, comme nous le disaient les vétos, ce cheval a de la chance d'être chez vous, pour tous tes soins, j'en ai vendu des choses, selles d'amazone, bijoux, cuirs, livres etc. mais tu étais prioritaire, quand on a un cheval on l'assume jusqu'au bout. Et le bout c'était lundi, on n'a pas compris tout de suite ce qu'il t'arrivait, en une semaine, souffle court, sudation, les flancs qui battaient vite, trop viteVendredi notre véto Delphine arrive, et annonce ce que je redoutais depuis si longtemps, votre papy est au bout de son chemin.

Tu avais seulement 27 ans, mais on a volé les 10 dernières années avec des médocs chers qui t'ont donné un certain confort, et beaucoup d'amour. Comme tous les gris, les mélanomes ont tout envahi, bouche, foureau et couard, mais dedans c'était pareil, tes poumons ne pouvaient plus faire leur travail, j'ai choisi qu'on t'endorme dans mes bras lundi. Car en plus d'un immense chagrin, il faut parler matériel et equarrisseur, ceux ci sont très respectueux, ouf mais tu as attendu 24 h par terre, on avait fait une tours de fils électriques car je ne voulais pas que les animaux sauvages te mangent, on t'a veillé.

Voilà aujourd'hui, tu es avec notre amour de Fibi, partie dimanche, juste avant toi, d'un putain de cancer aussi, là haut vous êtes tous ensemble, tu as retrouvé ton El Gato, et tu sais on t'aime.

Un caroussel de photos de la vie d'un cheval de famille, le roi du pas espagnol... 21 ans de vie commune, les larmes m'empêchent de tout raconter...trop dur

avec ses belles chaussures car la retraite c'est sans fers

ça c'était son dada, le pas espagnol à toutes les sauces, même avec Quentin ou Marrain dessus, il leur faisait son genéreux pas espagnol, du fond du parc quand je l'appelais il faisait son pas espagnol tout seul comme ça, pour le plaisir...

même si je ne le travaillais plus dans le rond de longe depuis 7 ans, il aimait à me montrer qu'il connaissait encore bien ses arpèges

cet hiver 2019

toujours à faire le zouave

avec la belle jupe de Marie Laure 2018

8 jours avant que tu me quittes, petit déjeuner à la maison 2020, ton oeil malicieux ta gourmandise, pourquoi si vite ..... putain de cancer.