C'est un vrai honneur et bonheur que de pouvoir rendre hommage à un cheval que l'on a aimé, qui est loin des projecteurs de chevaux stars. Merci de nous permettre de faire quelque chose pour notre ami, hommage posthume mais aussi hommage de leur vivant, chose plus rare et si belle à faire, merci merci..... les lecteurs d'Amazone 20000
NUT'S et ALLISON un vrai conte de Noël Allison a repris léquitation, il y a quelques années dans un club et elle s'est prise damour et de compassion pour un cheval du club Nut's (un cheval au pair) car ce grand selle français au cur tendre la rassurait énormément et la faisait progresser. Huit mois plus tard, elle apprend que sa propriétaire voulait le vendre. Pour Allison léquitation navait plus le même sens sans lui, il était devenu son idéal et il la fascinait de plus en plus, il était évident que c'était le cheval de sa vie. Elle a donc franchi le cap surmontant tous les problèmes de gestion financière. La rencontre avec sa propriétaire lui apprend le passé douloureux de Nuts qui est passé de main en main et pas toujours de bonnes mains. Elle quitte le club avec Nut's pour suivre sa monitrice. Aujourdhui, elle a son propre club où les chevaux sont heureux. Seulement voilà, il y a un an, Nuts à été victime dun AVC, il nest pas mort mais son état était très inquiétant, il perdait totalement son équilibre sur ses membres et titubait à chaque fois quil tentait de marcher. Etant aux Etats Unis, c'est la monitrice et amie est restée plusieurs nuits dans son box afin de surveiller quil ne fasse pas de coliques, les enfants du club également car ce petit centre équestre est une grande famille. e A son retour, Allison découvre Nuts épuisé de lutter contre la fatigue mais elle a vu un cheval se battre pour rester en vie. Plusieurs vétérinaire ont fait différents diagnostiques mais la gravité de la maladie restait bien présente. Elle a abandonné lidée de mettre un nom à son accident et a pris la décision de tout mettre en uvre pour quil retrouve une vie normale. Il resta lhiver au club de son amie, sort tous les jours dans le manège mais la moindre pente était un exercice périlleux et la rééducation était longue, quelques mois passent et Nuts remarche un peu mieux, parfois il croise les antérieurs. Les semaines passent, il trotte, parfois même galope dans le manège. Avec le printemps, lostéopathe lui conseille de lui trouvé un pré pour quil se remuscle et quil réapprenne à ce stabiliser en milieu naturel. Il a donc été au parc de mai à octobre et le résultat fut impressionnant, il marchait trottait et galopait comme avant mais surtout il sétait remusclé. Aujourdhui, il est de retour au club à larrivée de lhiver et Allison commence les séances de longe afin dentretenir sa musculature. Un jour, je reçois son mail, m'expliquant leur vie à Nut's et elle et quels conseils pouvais je lui apporter pour les exercices en longe. J'ai été touchée par tant d'amour, de peine, et de courage de l'un comme de l'autre. La phrase qui clôturait son mail, exprimait un sentiment que j'ai toujours ressenti pour mes animaux. "Sachez que peu mimporte de pouvoir un jour ou non remonter dessus, je prends beaucoup de plaisir à travailler en main avec lui, mais jaimerais quil ne perde pas les muscles quil a repris au pré, et qu'il vive heureux même avec son handicape". Je lui ai donc donné quelques conseils et surtout de suivre son instinct et son écoute, si Nut's se sent mieux il lui fera comprendre.
Quelle joie ! plusieurs semaines plus tard de recevoir un nouveau mail que je vous livre tel quel : l'émotion et le bonheur qui en découle ne doivent pas être résumé. "Je voulais vous faire partager le moment inoubliable que j'ai passé avec mon cheval ce jeudi, j'ai réussi à remonter Nut's. Cela faisait un an et un mois que Nut's a
fait son AVC. Ce jeudi, je l'observais dans le manège, je jouais
avec lui, il était plutôt en forme (galop, coups de cul et
j'en passe). Et là, plus un bruit, juste lui et
moi, j'étais sur mon cheval.... un moment que j'ai tellement imaginé
à force de le désirer, je sens les larmes monter en moi
mais je me retiens pour ne pas gâcher ce moment.
C'est moi qui remercie du
fond du coeur Allison et Nut's pour partager ce moment de pur bonheur.
Une histoire vécue, une histoire comme |
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Elsa de la Forge : hommage à une
jument en or !
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BILOU
ET ANNE
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Il y a des chevaux comme ça,
on pense qu'ils ne sont pas pour nous, qu'on n'est pas à la hauteur
! Moi ce fut le cas de Billou ! Un entier d'abord, pfff, Anne, passe ton
chemin ! Trop peur ! Un ancien cheval de Grand Prix ! Anne, sois modeste
un peu, tu as vu ton niveau ? Sa morphologie ! ta selle ne lui ira jamais,
ne rêve pas, ce cheval n'est pas pour toi ! Et pourtant le brave Billou
est entré dans ma vie ! pour lui j'ai appris à avoir confiance
( en me méfiant) , j'ai changé de selle, j'ai essayé
de m'améliorer
Sur ce dernier point il n'y a pas eu de miracle
quand même ! Billou a eu une belle vie ! une vie de gloire et d'honneurs d'abord , une vie de maitre d'école, une vie de nounours amateur de calins, puis une belle retraite méritée ! et maintenant il est heureux avec les juments jadis interdites , il galope et broute à loisir au milieu des fleurs et des pommiers éternels ! C'est l'image qu'il me plait de garder de lui !
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Assez sportive, j'ai été touche à tout et en été 1997 j'ai découvert les chevaux dans un gîte. Le premier jour, j'ai regardé, le deuxième, j'ai brossé, le troisième je suis montée et je n'ai plus voulu redescendre. De retour de vacances, je me suis inscrite au club local et j'ai commencé mon apprentissage à 34 ans. J'avais repéré une Louloutte de 6 ans un peu claquette qui avait une frimousse adorable. Chaque fois que j'arrivais dans l'écurie, Danaé me faisait un Heu, Heu, Heu de bienvenu et je lui répondais par des papouilles. Lors de l'été 1998, Vaillant est mort dans mes bras et je me suis promise que si un jour j'avais un cheval, je ferai tout pour qu'il parte au paradis des chevaux dehors au grand air pour qu'il puisse repérer l'étoile qui lui conviendrait. En septembre, on m'a proposée Danaé en demi pension, cette jument formidable dresseuse ne pouvait plus voir une barre suite à une chute lors d'une réception. En tant que débutante et ayant horreur de l'obstacle, elle m'allait bien. Cheval d'un seul cavalier, elle mettait tous les élèves par terre sauf moi, on m'a donc proposée de l'acheter. Hostile à tout engagement, j'ai hésité pendant quelques mois. En février 99, arrivant à l'écurie, j'ai rencontrée une cavalière qui venait essayer Danaé, je lui ai vite fait comprendre qu'elle n'était plus à vendre. La vie en écurie d'un cheval de propriétaire n'est pas toujours rose, Danaé qui était une jument très précieuse avait rarement son box fait. D'origine pur sang, donc sans poil, je l'ai trouvé un soir complètement gelée dans son box, elle avait été sortie sous le grésille et personne ne l'avait couverte à son retour au box. L'épisode Vaillant m'avait tellement marquée qu'au printemps j'ai vite trouvé un pré pour Danaé et son copain Harty, tous les jours c'était cent kilomètres pour s'en occuper. Nous avions commencé notre parcours de concours de dressage, Danaé savait corriger mes erreurs et avait son truc pour séduire les juges, que de prix remportés alors que je savais à peine monter à cheval. Pour me faire plaisir, elle a à nouveau accepté de sauter. Mais je voulais aussi un cheval pour me promener, et ça c'était le hic. Adorable poupette, elle partait avec un cavalier et revenait sans...... En été 99, après un repas un peu arrosé, je me suis dit que la vie d'un cheval s'était aussi les ballades au grand air et n'écoutant que mon courage et comptant sur le respect de Danaé, je suis partie à cru en licol en promenade. Le pas était nickel, le trot aussi puis le galop jouissif. Je n'ai eu droit ni à un écart ni à une rebuffade, les allures étaient très confortables, l'entente était parfaite. Nous avions gagné une confiance mutuelle. Comme nous avions du mal à nous séparer, j'ai très vite acheté une maison et de charmants voisins m'ont prêtée des prés. Adieu ma vie de patachon, j'étais chargée de famille. Pendant 3-4 ans nous avons continué à prendre des cours et fait des concours. Mais Danaé savait tout faire et c'était elle ma meilleure monitrice, nous avons donc peu à peu quitter la carrière pour les grands espaces. Equipée d'un ruban rouge à la queue lors des concours, elle est devenue la meilleure des copines pour tous les chevaux. Dans les raids, on la surnommait Miss ProutProut avec sa crinière coupée au carré et son équipement à l'anglaise, mais elle faisait craquer tout le monde, chevaux et cavaliers. Les années ont passées et notre complicité n'a fait que grandir. Malgré de très graves problèmes de santé qui ont failli lui couter la vie, son coeur énorme et sa vaillance lui ont à chaque fois fait remonter les pentes malgré les doutes des vétérinaires, et nous sortions régulièrement avec une association pour de belles ballades de 20-25 kilomètres. Depuis 2 ans je sentais que ces promenades étaient trop longues pour elle, mais volontaire, elle s'est créé à la maison un rond de longe et tous les jours, elle partait au trot l'air de dire : "Allez Béa, fais moi travailler mon coeur, regarde, je peux encore faire des choses". Mais, moi j'avais du mal, c'est vrai que sur son rond de longe, elle était bien une demi-heure, mais avec son athrose, ses pyro à répétition, c'en était fini de nos grandes ballades à fond les manettes, Danaé vieillissait et ça me mettait le moral à zéro, parce que celà voulait dire qu'elle allait du mauvais côté. Tous mes amis me conseillait de prendre un autre cheval, mais il m'avertissait que je ne trouverais jamais une autre Danaé. Traversant depuis quelques mois une mauvaise passe, j'entrainais Danaé dans ma déprime, et un jour j'ai pris la décision. Peut-être que je ne trouverai jamais une autre Danaé, mais elle pourra être un super professeur pour un jeune cheval, et si un jour elle s'en va, dans ce jeune cheval je retrouverai ma Louloutte qui m'a tout appris. Je n'ai pas mis longtemps à chercher, chez une dame qui récupère des trotteurs réformés des courses, une petite rouquine de 3 ans qui ne savait rien faire est venue vers moi et m'a câlinée, c'était Tibétaine, un amour de trotteuse aux jambes à la Adriana Karembeu, tellement curieuse qu'elle n'a peur de rien et qui ne demande qu'à apprendre. Danaé est devenue maman, alors qu'elle ne supportait aucun autre cheval dans son pré, et a rajeuni de 10 ans. Quant à Tibétaine, elle fait son apprentissage de cheval monté et s'est très bien faite à sa nouvelle vie. On dirait la mère et la fille, je ne l'ai pas fait volontairement, ce sont elles qui m'ont choisie. Mes 2 blondes sont des amours et se partagent mon coeur. |
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NOBLE MANE 30 ANS |
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Depuis presque 10 ans, moi Noble Mane, petit-fils du grand Rantzau, né le 29 mai 1979 dans la circonscription du Haras du Pin, je vis heureux dans ma maison de retraite "Crins Blancs" au pied du magnifique château de Lichecourt, près de Darney dans Les Vosges, grâce aux soins attentionnés de Carole et des Bénévoles qui se dévouent tant et que j'adore...
il nous a quitté en janvier 2010 à
30 ans |
![]() ![]() Je commence à être une habituée de la rubrique des histoires vécues En fait, tous mes coups de curs sont écrits, là, sur ces quelques pages. En 2006, à la sortie de mon bac, ma prépa ne me permettait pas de monter à cheval et ma petite bourse détudiante non plus ( dur dur de quitter papa et maman ! ). Et une année sans cheval est passée Trop dur ! Jai alors décidé, pour ma deuxième année de prépa, de remonter. Un club ? Non, jaimerais me faire plaisir, apprendre quelque chose à un cheval Une demi-pension ? Pourquoi pas mais alors vraiment pas chère Finalement, à force de chercher, je trouve une petite jument de 6ans, croisée trakhener, qui demande quelquun pour 70euros par mois je me laisse tenter, mais la jument ne me plais pas plus que ça Peureuse, loin de lhomme Elle aurait besoin de tout un travail pour avoir de nouveau confiance en lhomme, et ce nétait pas à moi de le faire Un matin de décembre, jallais voir la jument dune amie. En déambulant dans lallée de lécurie, jai croisé l regard dun magnifique cheval. Noir, brillant, expressif et tellement proche de lhomme Mon amie mexpliqua quil sagissait dun hongre frison de 3ans et demi, dont la propriétaire cherchait quelquun de bon niveau pour le travailler Aucune hésitation ce serait lui ! Après un coup de fil, tout était arrangé, je lessayais Alors sil me plaisait, je lavais en demi-pension, en échange dun peu de baby-sitting. Voilà maintenant un mois et demi, que je le travaille tous les jours Et le voir arriver au galop quand je viens le chercher au pré est un vrai bonheur. On apprend, petit à petit pour peut être, plus tard, sortir en concours de dressage. Je lui ai appris le salut, le reculer, lépaule en dedans, les ballades en tête à tête, et surtout les courses poursuites dans le manège Que cette histoire dure le plus longtemps possible
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HOMMAGE A UN COURAGEUX PETIT CHEVAL BLANC Contre toute attente, ce ne sera pas un édito rempli de blagues... mais les événements sont tels que c'est la vie qui nous dicte notre comportement.
C'est bien le pire moment de notre vie de cavalier propriétaire, c'est au moment de l'achat qu'il faut y penser et ensuite vivre à fond tous les instants passés avec lui, et c'est pareil pour un chien, un chat et autre animal bien entendu. On n'a pas le droit de les laisser souffrir quand il n'y a plus de solutions. Je parle au nom de nous, les gens aimant les animaux, les chevaux pour notre plaisir, il est évident que les marchands de mort que sont les écuries de course, ne sont pas compris dans notre catégorie, il n'y a qu'à regarder juste un après-midi, la chaîne Equidia ou comme je l'appelle "la mort en directe" là les chevaux sont abattus au pistolet et rapportent encore de l'argent avec les assurances... pas de larmes, juste un contre-temps ennuyeux ou bénéfiques quand il s'agit d'un pauvre perdant... Un dimanche matin, j'ai donc rencontré un petit cheval blanc, tout mignon, du haut de ses 25 ans, avec un courage sans fin, et de grands yeux marrons clairs qui me parlaient, qui me disaient : je marche ça lui fait du bien, elle a si peur, elle a tant de chagrin, moi je sais que mon chemin s'arrête aujourd'hui, dit lui toi... aide moi... On a beau le faire avec son coeur et tout son amour aussi bien pour la cavalière que pour son cheval, devoir dire "stop" c'est terrible, j'espère avoir été digne de toi Diavolo, rassure toi Géronimo s'occupera bien de notre Marion et tu reste son petit cheval blanc pour la vie... Et j'ai une pensée remplie d'affection pour Barbara qui a dû elle aussi arrêter le chemin de Célia... Personne ne remplace personne, simplement d'autres viendront... après... et ce sera une autre aventure, différente mais toujours remplie d'amour...
MARIE HELENE |
SERENATA la jument qui n'a jamais eu de poulain mais qui a donné naissance à un peintre.... | ![]() | ANNE |
Serenata
était une splendide jument lusitanienne, grise, une beauté aussi
grande que douce. Une grande dame !
Souvent même, je la vouvoyais...
J'avais 23 ans, elle en avait 15. Elle était ma favorite dans l'écurie
dans laquelle je travaillais à l'époque, en tant que soigneur et
j'avais l'autorisation de monter souvent. C'était presque toujours elle
avec qui je dansais en carrière ou en sortie... Car Serenata ne marchait
pas au pas, ni au trot et au galop, elle dansait... Sa queue, toujours, comme
une jolie manie, fouettant mollement mais en cadence le flanc gauche, puis le
droit.
Je montais régulièrement plutôt le soir, après
le départ des derniers visiteurs et cavaliers, et je prenais mon temps,
surtout lorsque je n'étais pas de "corvée" de repas. Je
la faisais belle ma Sérénette, des pieds à la tête.
Sa belle tête aux grands yeux si doux...
Ce soir là, le moniteur
et une amie à moi avait décidés de m'accompagner en ballade.
J'étais ravie car nous rigolions beaucoup ensemble et chaque ballade était
un pur moment de bonheur, loin de la sciure du grand manège couvert et
des carrières.
Nous avons pris le même chemin que d'habitude,
rien d'extravagant, la routine à quelque chose près. Alain devant
sur Gino, Catherine derrière sur Goron et Serenata et moi, au milieu. C'est
la place qu'elle affectionnait, un cul devant, vue de derrière... Même
si derrière, Goron était entier ! Monsieur savait se tenir. Le parcourt
n'avait rien d'athlétique et nous marchions presque nonchalamment en bavardant,
écoutant les oiseaux se coucher et le pas de nos chevaux. Aucune tension,
aucune crainte, le bonheur... Je me rappelle même avoir respiré l'odeur
des genets... Il y en avait partout en ce début d'été.
Nous
arrivions tout près du petit pont, le petit pont de pierre sans parapet
qui enjambait un ruisseau de ronciers et d'arbustes. On y passait presque tous
les jours. Ce jour là, Gino s'engagea dessus sans hésitation et
Seranata suivit.
Elle suivit, marcha dessus et... Et ?
Je n'ai jamais
vraiment su ce qui s'est passé, mes compagnons non plus, du moins pas tout
de suite, plus tard....... mais ça a tout changé dans ma vie, tout.
Seranata
a bronché et a soufflé très fort et ça m'a fait sursauter.
Je l'ai vu tourner ses oreilles vers moi et l'ai senti se tendre.
Tu m'avertissais
de quoi, ma belle ?
J'ai posé ma main sur son encolure, sous sa belle
crinière d'ibérique, là où c'est chaud et un peu humide,
pour la rassurer de cette soudaine et, semble-t'il, irraisonnée terreur.
Elle a explosée, littéralement, comme si deux couteaux lui avaient
lardé les flancs, comme si je venais de lui asséner un terrible
coup de cravache. Elle a poussé une sorte de grondement, je l'ai ressenti
entre mes jambes... Elle s'est pointée très haut mais s'est assise
sur ses fesses presque de suite. Elle est tombée violemment sur les jarrets...
Moi, je n'ai pu que m'accrocher à ses crins et voir.
Voir tout ce qui
se passait autour de nous deux.
Alain qui nous regardait avec une sorte d'étonnement.
Catherine qui ouvrait de grands yeux, le lit du vieux ruisseau, ses ronces, les
cailloux, le bord du pont...
L'encolure de Serenata m'a frappée sur
la pommette et j'ai vu 36 chandelles, je l'ai senti se soulever de l'avant, entendu
le bruit de ses fers sur la pierre et nous sommes tombées en arrière,
dans le lit du ruisseau vide d'eau.
Le choc a été terrible. Le
bruit de branches qui craque que j'entendis lorsque ses 560 kg m'écrasèrent
ne fut pas celui des petits arbustes poussant là, non ! c'était
mon bassin qui venait de se briser.
La douleur ne fut pas immédiate,
comme si le cerveau avait..."déconnecté". Mais lorsqu'elle
vînt, ce fut l'enfer, une douleur comme jamais je n'en avais connu, comme
jamais je n'avais pas imaginé que cela puisse exister de pareil, une douleur
à en mourir... La vrille qui vous emporte dans une sorte de trou noir...
Lorsque je revînt à moi, Alain était à ma tête,
le visage défait, il me claquait doucement la joue. L'autre était
en sang. Catherine tenait les deux autres chevaux, et sa tête ressemblait
à un masque tant elle était horrifiée. C'est alors que je
l'ai vu Elle, sa tête, ses yeux, ses yeux...
J'ai cru que j'allais hurler
mais j'arrivais à peine à respirer. Serenata était sur moi,
ses épaules un peu en bas du niveau des miennes, de trois quart sur le
dos et coincée par la paroi de pierres de l'entrée du tablier du
pont. Son corps m'écrasait du thorax jusqu'aux jambes... Et elle me regardait
en soufflant comme une forge, l'air de ses naseaux soulevant de petits nuages
de poussière. Ses yeux avaient une expression atroce, un regard qui me
hantera toute ma vie, il exprimait tout, l'horreur, la douleur, l'étonnement,
et une sorte de fureur, de folie, mais une infinie bonté.
Ce regard
me fixait avec une intensité presque transperçante. Je sentais les
battements puissants de son coeur à travers la selle, tout son grand corps
palpitait contre le mien meurtri, brisé, écrasé. Et chacune
de ses inspirations bruyantes me causait une torture infernale. J'ai senti des
larmes sur mes joues, j'y voyais trouble et je l'ai appelé. Il y a des
choses dont je ne me souviens plus car j'ai perdu plusieurs fois connaissance,
on me les a raconté.
Ma Serenata a bougé l'oreille et ses yeux
révulsés ont papilloté... J'ai entendu ses dents grincer
sur ses mors et... ho non ma belle ! elle a tenté de se lever !! Ôter
son corps du mien au supplice, me libérer de son poids, ne plus me faire
mal. Elle savait, elle savait qu'elle me tuait tout doucement... Autres craquements.
Le feu, l'enfer, le noir...
Mes côtes, 4, avaient cédé.
Un maigre rempart rompu entre mes poumons et ma jument. Je ne respirais que par
à coups, lorsqu'elle expirait. Nous avions été unies, oh
! pas tout à fait centaure, ce n'était pas ma jument et d'autres
corps dansaient avec elle, dans le bonheur et la joie, nous l'étions aujourd'hui
dans la chair et le sang, télépathiquement, collées l'une
à l'autre dans une étreinte étrange.
Alain me parlait,
il avait désanglé Serenata, lui avait ôté sa bride.
Il avait appelé l'écurie, les pompiers, les secours, le vétérinaire.
On allait venir nous aider, nous sauver.
Ma Serenata clignait des yeux, respirait
plus lentement, moins puissament, comme si elle voulait m'écraser le moins
possible. Elle ne bougeait plus, seuls ses naseaux frémissaient, sentant
des odeurs inconnues de mes narines, mon odeur sans doute devenue étrange,
lourde de peur, de douleur et plus...organique, celles de mes entrailles qui s'étaient
vidées...
J'ai péniblement remonté ma main vers sa
bouche pour lui toucher la peau, sa peau de velours. Elle a alors poussé
un presque inaudible soupir rauque et j'ai éclaté en sanglots, des
sanglots d'autant plus pénibles qu'ils étaient terriblement douloureux.
L'endroit où nous nous trouvions étaient inaccessible en camion,
et la voiture qui transporta l'équipe de secours mis plus de 20 minutes
à venir. Il y avait déjà dix minutes que j'étais sous
Serenata couchée presque sur le dos...
J'eus droit à toutes les
questions possibles : "Vous avez mal ? Où ? Sentez-vous vos jambes
? Vos doigts ? Vous pouvez bouger vos doigts ?... Masque à oxygène,
fini le parfum lourd de la terre et des végétaux. On piquait mon
bras, on s'agitait, on commençait à s'inquiéter beaucoup
sur mon sort. Mes lèvres avaient viré au violet noirâtre et
mon visage au blanc vampire. Je ne gardais les yeux ouverts que pour regarder
Serenata, qui me regardait, avec le désespoir du monde. Allons nous mourir
là, ma belle ? Il fait si beau !
Il y a eu du vent, oui, un vent violent
qui se levait et Serenata bougea un peu. Ils l'avaient calmé, elle aussi,
par intra-veineuse et les sangles qu'on lui passa autour du corps ne lui firent
pas peur. Je n'entendais plus ce qu'on me criait et la tête de Serenata
se leva mais cela ne me fit pas mal. On la soulevait, l'ôtait de moi et
elle se souleva doucement. La douleur afflua de nouveau comme une attaque sauvage
de poignards.
Il paraît que j'ai crié, plutôt vagi comme
un bébé, les poumons libérés. Serenata avait encore
les postérieurs à terre et je vis ses blessures à elle alors
que l'hélicoptère la soulevait peu à peu pour la sortir du
"trou" dans lequel elle nous avait entraînées. Ses membres
surtout étaient vilainement entaillés car elle s'était, rien
qu'au début, fortement débattue pour se remettre debout.
Et
elle me regardait toujours. Je ne peux oublier tous ses regards, des yeux qui
hurlaient une détresse, une inquiétude... terrible, on aurait presque
dit les yeux d'une mère qui voit son bébé se noyer, mourir,
se le reprocher, mais sans pouvoir faire quoi que ce soit pour changer les choses.
Mais il y avait autre chose.
Autre chose que je compris comme "Excuse
moi"...
C'est anthropomorphique, peut-être, mais c'est pourtant
bien ce que j'ai ressenti au plus profond de moi.
On m'a raconté
la suite car, à part le vacarme terrible des pales au dessus de moi, je
n'entendis ni ne vis plus rien. Si, le ciel et un visage...
Lorsque "ils"
sont descendus pour me transférer dans la nacelle hélitreuillée,
dans une sorte de sarcophage gonflé, immobilisée de la tête
aux pieds et bien Serenata s'est mise à pousser des cris étranges.
Alain me dit qu'il ne l'avait jamais entendu faire ce genre de "bruits".
C'était comme si elle avait changé de voix. Malgré ses membres
sérieusement blessés, elle s'agita comme une diablesse et lorsque
je me suis élevée dans les airs, inconsciente, elle a hurlé.
Le terme est exact. Un pompier a même cru que c'était moi qui hurlait
de douleur... avec plusieurs octaves de plus...
Voilà, le reste
je ne m'en souviens plus.
Le résultat de cette "mésaventure"
: le bassin brisé à trois endroits dont une brisure à quelques
petits centimètres du rachis, 4 côtes cassées, le poumon droit
perforé et de multiples lésions et contusions.
Pour Serenata,
un sabot arraché sur sa presque totalité, les deux jarrets méchamment
entaillés, le calcanéum droit cassé et l'autre félé.
Et un changement total de sa personnalité.
Serenata n'était
plus Serenata, Sérénette. Serenata était partie.
Elle
ne quittait plus son box, ne voulait plus le quitter, elle refusa de manger et
même de boire pendant près de 15 jours à tel point qu'il fallu
la mettre sous perfusion... Son regard s'était éteint, vide, ses
lèvres pendaient mollement, laide, elle était devenue laide...
C'est
son propriétaire, le "patron de l'écurie" qui me le rapporta,
et moi, clouée dans mon lit d'hôpital, j'en crevais un peu plus chaque
jours.
Après examen, le vétérinaire nous révéla
la possible raison de la soudaine "folie" de Serenata au passage de
ce maudit petit pont. Une attaque cérébrale... Sans séquelles
graves, à part cette... mort de l'âme qui laissait son corps sans
autre vie que l'organique.
Ma Serenata avait été trahie par
son corps, et dans sa tête à elle, elle avait trahi le mien. Oui,
elle se laissait mourir de remords, de reproches, de chagrin...
Ma convalescence
dura... un ans et demi, dont 3 mois d'hôpital pour complications reinales
et pulmonaires. J'avais du sang dans les urines et crachais également du
sang... Les détails, je vous les épargne, je me les épargne
surtout...
C'est dans cette période de ma vie de cavalière
professionnelle que je me suis mise à peindre. Peindre comme une folle,
dessiner, peindre encore et encore, jour et nuit. Des chevaux. Sur mon fauteuil,
ce maudit fauteuil qui puait le plastique et qui grinçait comme un vieux
lit, j'ai peint et dessiné un troupeau de million de chevaux. Un détail
les caractérisait tous, tous. Leurs yeux. C'étaient les yeux de
Serenata lorsqu'elle me regardait, couchée sur moi... Ils me hantaient...
C'est
à ma sortie de l'hôpital que j'exigeais à grande force que
l'on m'emmène voir Serenata dont on me donnait que très peu de nouvelles
et, surtout, très succinctes...
Lorsque je l'ai vu, dans son box, mes
jambes m'ont lâché et je suis tombée à genou. On a
ouvert la porte... et tous, je m'en souviens, papa, maman, Alain, mon ami moniteur,
mon amie Catherine, monsieur De Rueda, son propriétaire, et sa femme, tous,
nous avons assisté à un miracle.
Serenata était méconnaissable,
un squelette de cheval recouvert de peau grisâtre et terne, un fantôme.
Je me souviens avoir éclaté en sanglots et gémis d'horreur.
Ses blessures avaient marqué sa peau, son sabot avait repoussé.
Elle ne ressemblait à plus rien de la magnifique lusitanienne qu'elle était...
Mais lorsqu'elle m'a vu, ça été comme un tour de passe-passe,
magique. Les oreilles tombantes se sont redressées, l'encolure s'est levée,
le dos est monté et son visage, car je ne peux appeler sa tête autrement,
a semblé, s'est éclaré. Sa bouche et ses naseaux mous se
sont tendu sur un doux et faible hennissement, et ses yeux, vides, sombres, ont
soudainement brillé, retrouvant un éclat immédiat. Ses yeux
brillaient comme des bougies !
Je n'ai jamais vu un cheval pleurer de joie, je ne savais pas non plus si c'était possible, ce jour là j'y ai cru...
Et elle est venu vers moi, elle boitait bas et elle boitera
toujours. Je l'ai laissé faire, tétanisée d'émotion,
et elle a passé sa tête par dessus mon épaule et m'a attiré
contre son poitrail en la ramenant doucement vers elle. Et alors, je l'ai enlacée
comme une amie. Monsieur De Rueda lui aussi a pleuré comme un enfant, je
le vois encore, pauvre homme, appuyé sur le mur de l'écurie d'une
main, se triturant le visage de l'autre, les épaules soulevées de
spasmes saccadés, n'osant même pas s'approcher et caresser sa jument
qui venait de renaître à la vie. Car c'était ça, Serenata
revivait.
En 3 mois, Serenata, avait atteint le point 0 sur l'échelle
d'indices d'état de chair, elle ne pesait plus que 300 kg ! Ses longs crins
étaient tombés et il ne restait plus que quelques épis sur
cette lame qui lui servait d'encolure... Elle ne remangeait, seule, car on avait
été contraint de la gaver à la main, que depuis la veille
de ma visite... Encore un miracle.
Chacun tirera de cette histoire ce
qu'il en voudra, mais la seule conclusion que j'en ai tiré moi, pour l'avoir
intensément vécue, c'est que les chevaux ont une âme. Une
vraie et ils sont capables de plus d'émotion que celle que beaucoup leur
attribuent. Serenata a su que son malaise avait causé un accident grave,
très grave, elle a compris qu'elle aurait pu me tuer, elle en a été
si horrifiée que ça a faillit la tuer aussi... Cette jument n'a
jamais été à moi, sur papier en tout cas mais notre amour
n'a fait que grandir au fil des jours où j'allais la voir.
Elle
reprit peu à peu du poids, son poil a retrouvé les beaux reflets
d'argent d'avant, sa crinière repoussa et elle redevint en quelques mois
la belle lusitanienne qu'elle était. Elle ne dansait plus comme avant,
elle ne dansa plus du tout, car elle refusa catégoriquement d'être
montée.
Par personne.
Malgré les interdictions du médecin,
j'essayais moi même un jour, à cru, peau à peau, elle s'y
opposa avec une sorte de fermeté douce, comme pour me dire "non,
je ne veux plus faire de mal à personne". Elle me repoussa du
nez, s'écarta, déroba sans aucune agressivité. On n'insista
pas, elle poulinerait, voilà tout.
Mais aucun poulain ne voulu grandir
dans son ventre. Alors ? et bien, elle vivrait d'amour et d'eau fraîche
et ce fut cela jusqu'à son départ définitif pour la Grande
Prairie Céleste. Elle mourut à l'âge respectable de 25 ans,
sans bruit, dans son box, une nuit de printemps. Sans spectateurs, elle tira sa
dernière révérence.
Moi, ce jour-là, je n'ai pas pu pleurer lorsque monsieur De Rueda m'a appelé pour me le dire. Lui, il en hoquetait.
Voilà ma belle, tu es partie sans dire au revoir
à personne. Tu étais venu au monde comme ça, seule avec ta
maman dans un pré vert du Portugal. Je ne t'en veux pas, ma belle, je ne
t'en voudrais jamais pour ce bassin qui me fera toujours souffrir et qui me fait
marcher un peu chaloupé et pour tout le reste. Non, il ne reste de ton
souvenir que mon amour pour toi et ta bonté, quelques photos, je ne suis
pas une collectionneuse de photos souvenirs, mes images je les ai dans le coeur.
Ma
carrière équestre s'acheva là, après 7 ans de "labeur"
auprès des chevaux. Grâce à ma belle Serenata, je ne suis
plus cavalière professionnelle mais cavalière toujours, et sur Mes
chevaux. Je suis peintre, peintre de chevaux et même maintenant, je n'arrive
pas à faire autrement, c'est l'oeil de Serenata qui éclaire les
têtes de tous mes chevaux...
Anne PIOLA
Il y a des moments où votre vie s'arrête comme pour dire "tu n'es pas sur le bon chemin, tu n'es pas toi". L'accident toujours idiot, toujours maudit, arrive sans prévenir, et si on a la chance d'y survivre que l'on soit humain ou animal c'est que notre rôle sur terre n'était pas celui que l'on vivait et que cette deuxième chance il faut la mettre à profit. Les animaux comme les hommes (n'en déplaisent à certains) souffrent, aiment, haïssent, et peuvent quand on sait les écouter ou les sentir, nous montrer autant de courage que ceux qui sont déchirés dans leur chair, leur coeur et leur âme. Cette histoire vécue devrait vous faire réfléchir sur la vie que vous menez, êtes vous bien sur votre chemin ? N'attendez pas l'accident pour pouvoir faire ce pour quoi vous êtes fait. Voici une jument qui a fait naître un merveilleux peintre. Je suis convaincue que l'on a le choix de sa vie, et qu'il faut faire tout dès maintenant, dès l'instant pour le mettre en oeuvre. Je n'ai pas la chance d'avoir le talent d'Anne mais j'ai l'impression d'être utile aux gens comme aux animaux, les premiers ne serait ce que par le site et les autres par les soins et l'amour que je leur donne sans compter.
AGATHA
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CAROLINE
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c'est un samedi de décembre,
glacial et sombre, que je t'ai admiré du fond de ton boxe, toi, oui
toi, ma belle Agatha. Les débuts n'ont pas été faciles,
il faut dire que entre nos deux caractères..... toi oreilles couchées
en me voyant rentrer dans ton boxe, pour te préparer pour ma reprise,
tes magnifiques yeux en amande déformés par la colère,
tes petits grincements de dent.... bref, tout ce qui m'a fait t'aimer pour
ce que tu étais : une magnifique mémère de 16ans, une
belle jument, à la tête si expressive quand tu me regardais
doucement.... je prenais soin de toi, j'y aurais passé des heures, ma journée, ma semaine, ma vie à te contempler et à te bichonner..... ma gorge se serre en écrivant ces mots.... alors, tu étais le cheval de ma vie, celui-là, celui qu'on aime plus que les autres, à qui on donnerait tout.... mes parents, et surtout ma mère, qui t'aimait beaucoup aussi, demanda alors au centre équestre si l'on pouvait te racheter.... mais le rêve fut brisé, tu appartenais aux haras nationaux, et ils ne voudraient jamais te vendre avant l'âge de la retraite... alors commence une longue, très longue attente.... 2ans tout au plus... on attendra, ce n'est pas grave... 2ans pour ensuite t'avoir auprès de moi de longues années... ma vie continuait donc, le coeur léger, attendant tous les samedis avec impatience, pour te retrouver, toi ma belle Gathounette, tu étais la mienne, rien qu'à moi, même si d'autres que moi te montaient mais eux ils ne te connaissaient pas, ils te jugeaient trop vite....agressive, molle, qui s'économise..j'en ai entendu de belles sur toi ma grande Agatha... mais je m'en fichais, à un point mon dieu... tu étais là, je me collais contre toi, je respirais la bonne odeur de ton poil, avec tes belles rondeurs, tes grands cils, tes yeux en amande, si doux et protecteurs... les autres pouvaient me prendre pour une folle, et toi pour une vieille aigrie par les années de travail, on était ensemble, c'était le principal. Un samedi, comme à mon habitude je te monte, un peu de saut, tout ce passe très bien, comme d'hab', je descends, je m'occupe de tes réglages, et je te fais "pouic", oui, "pouic", sur ton petit ladre soyeux avec mon index j'appuie doucement, "pouic"! alors tu me regardes l'air pas content : "laisse moi tranquille un peu!", je rigole et te fais un gros bisou bruyant entre les naseaux. Et pendant une heure pratiquement, je te bichonne, je te vois fermer les yeux pendant que je te brosse, te cajole.... et puis tu me fais comprendre que tu aimerais bien te reposer, être toute seule avec ton foin à grignoter, je n'insiste pas, je sors du boxe et te laisse tranquille... tant pis, pas de petit tour en longe... je repars, heureuse, me disant que le week end prochain je te filmerais. Insouciante..... mardi soir, le téléphone sonne.... je décroche... ma monitrice... "on a perdu Agatha dimanche matin". Hein? comment ca perdue?? alors je comprends......................................... j'explose en larmes assise sur mon fauteuil, je pars crier dans le couloir, ruisselante de pleurs... je parcours l'appartement, la tête qui tourne, criant que non, pas elle, pas elle, pas ma Gathoune, pas la mienne.... je m'effondre sur le balcon, ne voyant plus rien tellement je pleurs. la soirée, les jours passent, mortifiée dans ma chambre, sans manger, ma maman pleurant tous les soirs. Mais après le choc, la colère m'envahit, pourquoi, comment, qui?? je me renseigne donc, j'apprends qu'un jeune cavalier de mon age, assez expérimenté la montait en saut d'obstacle, 80cm, une bouchée de pain pour toi... et que tu t'es fracturée un gros os de l'épaule...en te réceptionnant mal, que sur ton antérieur droit, qu'il n'y avait rien eu à faire.... on t'a euthanasié. Je te revois encore dans ton boxe, soufflant doucement, moi t'embêtant en te faisant "pouic", toi couchant un peu les oreilles, puis me regardant doucement... je m'en veux... je regrette... je regrette tant de choses... ne pas t'avoir sortie manger ton dernier brin d'herbe, toi qui ne connaissait que les quatres coins de ton boxe, et les murs du manège.... ne pas être restée plus longtemps ce soir là... ne pas t'avoir fait un dernier bisou.... toi ma belle Agatha tu me manqueras toujours.... j'ai eu la force de revenir, de repasser devant ton boxe, où un autre cheval t'avait déjà remplacé.... le coeur gros, ta plaque des haras nationaux enlevée... toi qui étais née un 17 avril 1988... mon coeur est mort un dimanche 22 mai 2005... une histoire trop courte pour moi... un an déjà, seulement un an que l'on se voyait, et déjà par coeur je te connaissais.... tu étais l'amour de ma vie, mon seul, mon unique... je ferme les yeux, maintenant c'est un de tes amis que je bichonne aussi, petit Clair de Lune, qu'on a sauvé de l'abattoir, petit Clair de Lune boiteux, usé... ton voisin de boxe, que j'aimais beaucoup aussi... voilà, maintenant c'est lui que je vois tous les weeks end, à côté de ton boxe... je t'aimais autant que lui, enfin, c'est difficile à expliquer... ce n'est pas comparable.... lui je l'aime beaucoup, toi tu étais le cheval de ma vie, et aucun autre cheval ne peut remplacer le cheval de votre vie... c'est ainsi... mais merci mon petit Clair de Lune, mon grand Crocus (toi aussi on te sauvera quand tu auras l'âge de partir à la retraite, toi qui aime trop les hommes...), merci de e donner tant d'amour, de me faire oublier ma peine... peu à peu mon coeur se remplit au fur et à mesure, ma peine s'égare au fond de moi... et merci à toi ma belle Agatha, merci pour tout ca, mon coeur s'est vidé, s'est brisé, sans toi je ne suis plus rien, mais grâce à toi aussi, je me suis endurcie, maintenant je n'ai plus peur, plus peur de rien, ce que je redoutais de plus est passé... tes photos sont toujours là, sous mes yeux mouillés et ma gorge serrée en écrivant ces mots..merci à mes chevaux qui me font vivre, et qui m'aident à surpasser cela, merci de m'avoir fait vivre, de m'avoir fait connaitre le bonheur et l'insouciance, merci à toi mon Agatha.......
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QUADRIEUR INDIEN ET LAURENCE |
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Laurence a sauvé Quadrieur, papy sans propriétaire qui devait avoir un avenir plus que douteux. Voici ce que m'a écrit Laurence Pour l'instant, je n'ai que deux ou trois photos de lui prise après
une semaine passée à essayer de l'attraper au pré
et une quinzaine de jours qu'il venait de passer dans sa stabulation.
J'ai préféré le mettre là au départ
et ai transféré mon cheval de son boxe à une stabul
à côté de lui. j'espérais qu'il reprenne doucement
contact avec ses semblables! Mon cheval, Indien, est très sociable
et j'ai compté sur lui pour soutenir "mon vieux papi"
moralement" pendant mes absences ...!! Je ne sais pas vraiment si
nos équidés fonctionnent sur ce shéma, mais c'est
ce qui m'a semblé le plus ... judicieux! Une petite histoire toute simple mais qui raconte bien comment des tas de chevaux sont maltraités et abandonnées et s'il n 'y avait pas des cavalières amoureuses du cheval, on ne pourrait pas lire ce genre de petit miracle quotidien...
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